Un logiciel permettra de réaliser presque intégralement le tirage au sort de la phase de ligue de la Ligue des champions, ce jeudi (18 heures). La nouvelle formule de la compétition, avec un Championnat unique à 36, promet des chocs entre favoris avant les huitièmes.
Amateurs des secondes en apesanteur, le temps qu’une ancienne star du ballon rond dévisse une petite sphère à étoiles afin de dévoiler un adversaire de votre club favori, vous risquez d’être déçus. Qui dit nouveau format des Coupes d’Europe dit nouveau système pour les tirages au sort.
Ce jeudi à partir de 18 heures, les seules fois où vous verrez des boules s’agiter dans un grand bol au Grimaldi Forum de Monaco, avant que l’une d’entre elles en soit extraite, ce sera pour désigner l’équipe dont le programme va être dévoilé. Le reste du travail sera effectué par un ordinateur. C’est la grande évolution adoptée par l’UEFA pour éviter un tirage au sort de trois heures, la durée estimée si elle avait conservé l’ancien fonctionnement, avec 1 000 boules nécessaires.
Les 36 équipes de cette nouvelle Ligue des champions sont toujours réparties en chapeaux, quatre de neuf formations, triées par leur indice UEFA (*). Chaque club en affrontera deux issues de chaque pot, avec un à domicile et un à l’extérieur. Plus de statut protégé : le programme peut être le même pour une tête de série, qui croisera ainsi deux autres ténors du chapeau 1, et pour un invité surprise. Le logiciel désignera d’abord les adversaires du chapeau 1, puis ceux du 2, etc. Il s’assurera qu’il n’y ait pas d’impasse possible à l’issue du tirage, par rapport aux restrictions prévues. Comme avant, il ne peut y avoir d’affrontement entre équipes d’un même pays. Et pour chaque club, deux formations de la même nation au maximum pourront être au programme.
dans le chapeau 1.
Deux systèmes informatiques indépendants effectueront une vérification complémentaire. Mercredi, Giorgio Marchetti, vice-secrétaire général de l’UEFA a répondu aux soupçons de tirage au sort dirigé. « Des gens pensaient que les tirages au sort étaient manipulés avant, a déclaré le secrétaire général adjoint de l’UEFA hier. Ils imaginaient que cela pouvait venir de moi ou des légendes (anciens joueurs) qui participaient à ces événements. Ils peuvent continuer de le penser avec la nouvelle formule… Mais il n’y a aucune possibilité pour qui que ce soit d’intervenir. Il n’y a jamais eu de bénéficiaires avant et il n’y en aura pas plus maintenant. »
Le calendrier des rencontres, lui, ne sera pas connu tout de suite. Il sera dévoilé dans la journée de samedi, après les tirages au sort de Ligue Europa et Ligue Conférence programmés vendredi, afin de coordonner les agendas des trois compétitions. L’UEFA prévoit un équilibre dans l’enchaînement des adversaires, afin que les deux du chapeau 1 ne s’affrontent d’entrée. Elle évoque aussi une répartition la plus équitable possible, pour chacun, entre des matches le mardi ou le mercredi (plus le jeudi pour la 1re journée). Son idée est qu’il y ait des « tops matches » tous les jours.
Adieu les groupes, bonjour les chocs
À partir de la mi-septembre, Brest va découvrir l’Europe, avec un avant-goût ce jeudi à l’occasion du tirage au sort de la Ligue des champions. Le club breton débarque directement dans le nouveau monde, une compétition new-look qui rompt avec les habitudes de plus de trente ans de nombre de ses concurrents. La réforme votée par l’UEFA en mai 2022 entre en vigueur cet été : fini la phase de groupes et ses matches aller-retour face à trois adversaires ; adieu l’enjeu des deux premières places et l’ascenseur qui peut mener à la Ligue Europa. Ils sont désormais 36 sur la ligne de départ (4 de plus qu’avant) et ils ne joueront que la C1 cette saison.
Pour les 12 derniers de ce Championnat géant où tous seront présents dans le même classement, l’aventure européenne se terminera dès la fin de ce tour, sans possibilité d’être reversés un étage plus bas au printemps. Pour les ténors qui n’envisagent pas une telle issue, l’objectif sera même de s’installer dans le top 8, pour atteindre directement les huitièmes de finale à partir de mars. Avec l’envie d’éviter un tour supplémentaire de play-offs, qui mettra aux prises en aller-retour les équipes classées de 9 à 16 d’un côté et de 17 à 24 de l’autre (9e ou 10e contre 23e ou 24e, 11e ou 12e contre 21e ou 22e, etc.).
Le verdict n’interviendra plus juste avant Noël. Il faudra désormais patienter jusqu’au début de l’année prochaine, avec une dernière journée programmée sur une date unique, le mercredi 29 janvier. Une conséquence du calendrier densifié de la compétition. Chaque équipe disputera désormais 8 rencontres (4 à domicile, 4 à l’extérieur). La phase de ligue est ainsi composée de 144 affrontements (189 au total), contre 96 dans l’ancienne phase de groupes (125 au total).
Plus de matches, plus de revenus pour l’UEFA et les clubs, qui joueront désormais au moins quatre fois à la maison, et plus de chocs. Tout le monde peut désormais croiser tout le monde (en dehors des formations du même pays) et chacun rencontrera huit adversaires différents. Avec plusieurs « finales avant l’heure » attendues. La vraie, la grande, est elle prévue le 31 mai à Munich.