Invité sur le plateau de Salam Sénégal, le Directeur général de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), Atoumane Sy, a livré un constat préoccupant sur la sécurité routière dans le pays.
Chaque année, le Sénégal recense en moyenne 5 200 accidents de la circulation, causant 745 morts et 8 500 blessés graves. Ces drames humains s’accompagnent d’un lourd tribut économique : environ 163 milliards de francs CFA, soit entre 4 et 5 % du PIB.
D’après le directeur général, l’origine de 90 % de ces accidents est humaine : excès de vitesse, imprudence, fatigue ou conduite sans permis. Les véhicules défectueux et l’état des infrastructures ne représentent respectivement que 7 % et 3 % des causes.
Pour endiguer ce fléau, l’ANASER a renforcé ses actions de proximité, notamment dans les gares routières, en sensibilisant les conducteurs aux bons comportements. Un accent est mis sur les utilisateurs de deux-roues, impliqués dans 38 % des accidents, dont beaucoup conduisent sans formation ni permis. Des sessions obligatoires de formation sont en préparation.
Les résultats commencent à se faire sentir : durant la dernière Tabaski, le nombre de morts a diminué de plus de huit à cinq. Une évolution que le DG attribue à la synergie entre le ministère des Transports et les services du MITTA.
Mais la lutte est loin d’être terminée. Pour un changement durable, Atoumane Sy plaide pour une réforme en profondeur du système de délivrance des permis de conduire, estimant que la formation des conducteurs doit devenir une priorité nationale.
Créée en novembre 2021 grâce au soutien de la Banque mondiale et de l’UEMOA, l’ANASER s’est donné pour mission de structurer la réponse nationale face à une situation devenue critique.
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