Le président de la fédération de football du Mali, Mamoutou Touré, dit Bavieux va briguer un autre mandat bien qu’il soit en prison depuis quelques semaines.
En Afrique, tout est possible et les histoires inédites n’en manquent pas. Ce mardi, c’est le Mali qui livre une situation inédite. En effet selon les révélations d’RMC Sport, le président de la Fédération malienne de football (Femafoot), Mamoutou Touré, dit Bavieux, a été réélu pour un second mandat de quatre ans, alors qu’il est actuellement détenu à la prison centrale de Bamako pour des faits présumés de détournement de fonds publics.

A la tête de la Femafoot depuis 2019, Bavieux a été plébiscité par les délégués lors de l’assemblée générale élective qui s’est tenue à Bamako. Sur les 81 délégués habilités à voter, 63 étaient présents et ont tous voté en faveur du président sortant, à l’exception de deux bulletins nuls. Le scrutin décrié par certains délégués n’a pas connu de suspense, puisque Mamoutou Touré était le seul candidat en lice à sa réélection à la tête de la fédération. En effet, toutes les autres listes ont été invalidées par la commission électorale de la Femafoot pour divers motifs.
Cette situation a provoqué la colère et la frustration de certains délégués, dénonçant un “hold-up électoral” et une “mascarade” qui ont décidé de boycotter l’assemblée générale ou de la quitter en signe de protestation.
Un président pourtant en prison
La réélection de Mamoutou Touré à la tête de la fédération de football intervient dans un contexte particulièrement tendu au Mali, où le pouvoir militaire affiche sa volonté de lutter contre la corruption et l’impunité. C’est d’ailleurs dans ce cadre que Bavieux a été arrêté le 9 août dernier, en même temps que plusieurs autres personnalités politiques et administratives. Ils sont accusés d’avoir détourné une dizaine de milliards de francs CFA (environ 15 millions d’euros) lorsqu’ils occupaient des fonctions à la chambre des députés entre 2014 et 2020.
Mamoutou Touré qui clame son innocence et affirme être victime d’un “acharnement politique” visant à l’écarter du football malien a déposé plusieurs recours devant la justice pour obtenir sa libération provisoire ou son autorisation à participer à l’assemblée générale de la Femafoot, mais tous ont été rejetés.
A l’heure actuelle, la grande question est de savoir comment le président réélu pourra-t-il exercer ses fonctions depuis sa cellule alors que la sélection ira à la CAN en janvier prochain ? En tout cas c’est le wait and see…