Venu manifester à la Place de la Nation à Dakar contre la candidature du Président Abdoulaye WADE pour un troisième mandat, l’étudiant Mamadou DIOP meurt dans des conditions tragiques, tué par un véhicule de maintien de l’ordre de la police. Le jeune homme a été tué fin janvier 2012 lors d’une manifestation contre la candidature à un troisième mandat d’Abdoulaye Wade.
Tout s’est passé le 31 janvier 2012, année électorale à la place de l’Obélisque où presque tous les leaders politiques du Mouvement du 23 juin étaient réunis aux côtés des acteurs de la société civile, des rappeurs, artistes et du Mouvement « Yen a marre ».
Les manifestants venaient tout juste d’annoncer la fin du rassemblement et selon les informations c’est à ce moment que les forces de l’ordre, des policiers, en particulier, ont tiré sur la foule des grenades lacrymogènes. Ensuite, le chauffeur du dragon, pour parler d’un véhicule de la police a forcé le barrage en roulant à grande vitesse en direction de la foule. Ceux qui l’avaient aperçu ont pris la fuite.
Mamadou Diop, qui a tardivement vu le véhicule rouler a été violement persécuté. Il sera secouru par des manifestants qui ont tenté de le sauver, mais peine perdue. Une ambulance de Suma Assistance a évacué le jeune étudiant qui se battait contre la mort jusqu’à vers 22 heures, que c’est l’irréparable s’est produit ! Mamadou a rendu l’âme devant des étudiants inconsolables. Il est mort d’une hémorragie interne. La nouvelle qui s’est vite répandue grâce aux stations radio a fait venir des centaines de personnes à Suma Assistance. Les étudiants exprimaient leur indignation à l’intérieur du campus social comme devant la porte de l’Ucad, ils ont brulé des pneus, barré la route avec des troncs d’arbres et autres poubelles. Dans d’autres artères de Dakar, c’est le même scénario.
A moins d’un mois de la tenue de l’élection présidentielle de février 2012, les forces vives de la nation continuent d’exercer une pression sur le président Wade afin qu’il n’y participe pas. Sa troisième candidature, bien que validée par le conseil constitutionnel, butte sur le refus catégorique de l’opposition et de la société civile. Présent lors d’une manifestation du M23, à la place de l’Obélisque, l’étudiant Mamadou Diop est tué par un char de la police, le jeudi 31 janvier 2012.
Sa mort reste impunie et les autorités d’alors, en l’occurrence le commissaire Harouna Sy et le ministre de l’intérieur Ousmane Ngom, concluront à un accident de circulation. Ils arguent, malgré la flagrance de la cause du décès, que le jeune Mamadou Diop a été tué par un Mercedes.
Sa vocation d’enseignant et étudiant à la recherche du savoir pour servir exprime sa parfaite compréhension de sa mission sacerdotale sur terre. Au long de sa brève carrière, il est resté convaincu qu’un bon enseignement était fondamental pour le devenir de notre pays. Son engagement pour la justice découle de sa foi car il savait que Dieu est juste et Il aime les justes. Son niveau de conscience politique était élevé et il savait bien que « seule la lutte libère » et qu’aussi « seul le travail paie ».
C’est-à-dire que véritablement Mamadou Diop demeure et demeurera un modèle de vie, une source d’inspiration. “Il devait, tel un jardinier, permettre à cette pépinière qu’est la jeunesse, de continuer à produire de beaux fruits.” Dixit A.K. Ndiaye.