Le 5 mars, une première décision du Conseil constitutionnel a été communiquée au président de la République, sans que ce dernier ne la divulgue, lui rappelant l’impératif de définir une date pour la prochaine élection présidentielle avant la fin de son mandat, prévue le 2 avril. Cette injonction a marqué le début d’une série d’événements qui ont conduit à une situation inédite dans laquelle le Conseil constitutionnel et le président ont proposé des dates différentes pour l’élection présidentielle, suscitant de larges interrogations au sein de l’opinion publique.
Initialement, le Conseil constitutionnel a opté pour le 31 mars comme date pour tenir les élections, tandis que le président a préféré le 24 mars. Cette divergence de choix a laissé les observateurs perplexe quant à la manière dont ces deux institutions ont pu arriver à des conclusions différentes. La complexité de la situation a été accentuée par le fait que le président n’a pas immédiatement tenu compte de la première décision du Conseil, prolongeant ainsi l’incertitude jusqu’au soir du 7 mars.
Le Conseil constitutionnel a émis une seconde décision en réponse aux requêtes des candidats à la présidentielle, confirmant le 31 mars comme date du scrutin. Cependant, dans la soirée du 7 mars, le président a annoncé sa décision de fixer l’élection au 24 mars, ignorant apparemment la recommandation la plus récente du Conseil constitutionnel. Cette décision a soulevé des questions sur le moment précis où le président a été informé de la deuxième décision du Conseil et s’il a choisi délibérément de ne pas en tenir compte, préférant se baser sur la première directive qui lui demandait simplement de fixer une date avant la fin de son mandat.
Le quotidien « L’Observateur » a révélé les détails de ce processus décisionnel, soulignant que le Conseil constitutionnel avait, dans un arrêt rendu public le mercredi, proposé le 31 mars tout en rejetant la date du 2 juin, qui avait été évoquée lors du dialogue national. Les « sept Sages » ont transmis leur décision au président Macky Sall dans la matinée, mais celui-ci a choisi d’ignorer cette proposition au profit du 24 mars, justifiant son choix par la coïncidence entre le 31 mars et la célébration de Pâques.
Le président Sall, après avoir reçu des assurances quant à la bonne organisation du scrutin de la part des services compétents, a donné instruction à son cabinet de préparer les projets de décrets nécessaires pour la fixation de la date de l’élection et la convocation du corps électoral. Avant de finaliser sa décision, il s’est entretenu avec des proches conseillers, y compris des juristes de renom tels que les ministres Ismaïla Madior Fall, Antoine Félix Diome, Me Oumar Youm et Me Sidiki Kaba.
Alors que la confusion régnait quant à la date définitive de l’élection, le journal « Sud Quotidien » a rapporté que le Conseil constitutionnel avait finalement pris acte de la décision du président concernant le choix du 24 mars. Il semble donc que, malgré les controverses et les divergences initiales, l’élection présidentielle se déroulera à cette date.