Le dossier des personnes affectées par le tracé du Train Express Régional (Ter) continue de susciter des débats intenses. Les personnes concernées demandent toujours des réparations proportionnelles au préjudice subi.
D’après Alioune Badara Ndiaye de «Le Quotidien», la Banque Africaine de Développement (Bad) pourrait revoir sa participation au financement de la deuxième phase du Ter. La gestion des compensations pour les impactés de la première phase n’a pas respecté les engagements pris par l’État, comme le révèle le rapport du Mécanisme Indépendant de Recours (Mir) de la Bad après vérification.
La décision, publiée le 17 janvier 2024, indique que le Comité des Conseils d’Administration de la Bad sur l’efficacité du développement (Code) a approuvé le rapport de conformité et a demandé à la direction de la Bad de s’assurer que le gouvernement se conforme aux exigences environnementales et sociales avant de financer la phase 2. Cela signifie que la lutte menée depuis sept ans par le collectif des impactés est loin d’être terminée.
Renforcés par cette décision, les membres du collectif ont organisé une conférence de presse pour faire entendre leurs revendications. «Nous affirmons tous que le Ter donne entière satisfaction aux passagers et à l’État du Sénégal, mais il roule sur la souffrance de milliers de familles rendues pauvres par un Plan d’Action Réinstallation (Par) non conforme», a déclaré Ousmane Cissé, président du collectif.
La direction de la Bad a reconnu que le fonctionnement du Ter sur le tronçon Dakar-Diamniadio a causé des pertes de moyens de subsistance, des pertes socio-économiques, un relogement inadéquat et une détérioration du niveau de vie des impactés. «Nous réclamons toujours des réparations à la hauteur des préjudices subis durant les sept dernières années», a insisté M. Cissé.
Parmi les revendications, le collectif demande le traitement des 1534 dossiers litigieux, l’octroi de 2523 parcelles pour reloger les ménages impactés et la révision du barème foncier sur le corridor. M. Cissé a également dénoncé que les 23 hectares à Malika, destinés au relogement des impactés, sont passés entre les mains d’un promoteur privé malgré la délivrance de titres de propriété.
Face à cette situation qu’ils qualifient de «drame social», M. Cissé et ses collègues ont exhorté le président de la République à se pencher sur ce dossier de toute urgence.