Sous la pression de la Coupe du monde des clubs de la FIFA, la Confédération africaine de football (CAF) a pris la décision inévitable en juin dernier : repousser la CAN 2025, initialement prévue en été, pour la reprogrammer du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 au Maroc.
Alors que la CONCACAF (Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes) a maintenu la tenue de sa Gold Cup 2025 du 14 juin au 6 juillet, simultanément avec le Mondial des clubs (15 juin-13 juillet 2025), la CAF a choisi de ne pas entrer en concurrence directe. Elle a préféré décaler sa compétition emblématique pour éviter le risque de priver la CAN de ses principales stars.
Ancien champion de la CAN en 2000 et 2002, et médaillé d’or aux Jeux Olympiques de 2000, Patrick Mboma, une figure influente du football africain, a exprimé son regret face à cette décision dans une interview exclusive avec Afrik-Foot. Selon lui, cela démontre un manque de respect envers l’Afrique.
“Ce que je constate, c’est que c’est inédit une Coupe d’Afrique des nations en décembre/janvier. En Europe, les chose sont calées, ça ne change pas, les dates sont fixes. Maintenant s’il faut se créer un espace, on empiète sur les plus faibles si je peux m’exprimer de la sorte, et là ce sont les Africains. Ils ont créé leur Coupe du monde des clubs, et pour lui trouver une date, on s’en prend à la compétition africaine. Les personnes qui dirigent le football doivent respecter les uns et les autres mais malheureusement ce n’est pas le cas.”
Mboma met en garde contre les conséquences de ce calendrier, qui obligera neuf à dix sélections africaines à enchaîner la CAN et la Coupe du monde 2026 en l’espace de seulement six mois. Il souligne que cela augmente considérablement le risque de blessures pour les joueurs.
“On évoque les calendriers surchargés, et aujourd’hui le footballeur africain est appelé à jouer deux compétitions majeures en une année et faut pas s’étonner qu’on puisse avoir plus de footballeurs africains blessés.”
Ironiquement, des incertitudes croissantes planent sur le maintien de la Coupe du monde des clubs, car la FIFA éprouve des difficultés à trouver des diffuseurs prêts à payer des sommes élevées pour diffuser l’événement. Pour apaiser les sceptiques, la FIFA a tout de même publié, dans la nuit de samedi à dimanche, la liste des 12 stades sélectionnés pour accueillir la compétition aux États-Unis.