Dans son message de Nouvel An, le Président Diomaye Faye a annoncé le lancement, durant le premier trimestre de 2025, de la plateforme «Ligeeyal Sa Reew» où chaque Sénégalais pourra, notamment prétendre aux postes publics à pourvoir. Le chef de l’État tient ainsi sa promesse électorale de recourir aux appels à candidatures pour choisir les futurs porteurs de charges publiques majeures. Ancien directeur général du Bureau organisation et méthode (Bom), Pathé Ndiaye salue la mesure en s’empressant de souligner que sa bonne mise en œuvre est suspendue à certaines conditions.
«Il s’agit d’être plus clair et exhaustif, d’instaurer des modalités de recrutement rationnelles», pose celui qui fut directeur général du Port de Dakar dans un entretien paru ce jeudi dans L’Observateur, estimant que «le statut général de la Fonction publique et les textes organisant les départements ministériels, les entreprises, agences et autres organismes publics ne sont pas précis ni exhaustifs quant aux conditions et modalités de recrutement aux emplois supérieurs».
Pour corriger le tir, le conseiller en organisation de classe exceptionnelle propose : «En gros, un bon système de recrutement aux emplois supérieurs doit comprendre les éléments suivants : une bonne description des emplois dans des fiches descriptives de postes qui indiquent clairement et exhaustivement les missions et attributions du poste, les exigences et qualifications professionnelles et aptitudes nécessaires, l’expérience et ou l’ancienneté requises ; la mise en place de modalités de recrutement objectives et transparentes, notamment une commission technique composée d’experts chargés d’évaluer les candidats répondant aux conditions de la fiche descriptive du poste.»
Pathé Ndiaye souligne que «le jury [chargé] de la sélection et de l’évaluation des candidats [doit être] composé de personnes compétentes et expérimentées» et que les outils de mesure doivent être «bien choisis et clairs». Il ajoute : «Ces principes fondamentaux doivent guider la conception et le fonctionnement de la plateforme d’appels à candidatures pour les postes publics. S’ils sont respectés, ils vont également garantir la transparence dans le processus de sélection des candidats.»
Ce n’est pas tout. Après le recrutement des talents, il faudra les conserver, suggère l’ancien patron du Bom. «Il faudrait que l’Administration ait des politiques de développement et de conservation de ses talents, qui soient intéressantes, transparentes, équitables et mouvantes», complète le conseiller en organisation.