Elles ont gravé leur nom dans l’histoire du football africain et mondial, chacune à sa manière. Qu’elles soient dirigeantes, footballeuses ou femmes d’affaires, ces pionnières ont marqué de leur empreinte indélébile le monde du football, en repoussant les limites de l’excellence, brisant les stéréotypes et inspirant les générations futures. Grâce à leur talent, leur détermination et leur leadership, elles ont contribué à redéfinir le rôle des femmes dans le football et pavé la voie vers une égalité grandissante.
Les reines du terrain
Les joueuses africaines ont fait un chemin impressionnant depuis le tout premier but inscrit par l’une d’elles en Coupe du Monde Féminine. En 1995, en Suède, la Nigériane Rita Nwadike, après une passe en profondeur, surprenait la défense canadienne et célébrait son but en s’inspirant de son compatriote Rashidi Yekini. Depuis, d’autres ont suivi, avec encore plus de brio et de confiance.
C’est le cas d’Asisat Oshoala. Celle qui a été sacrée à six reprises Joueuse Africaine de l’Année aux CAF Awards, a marqué un superbe but contre la République de Corée lors du Mondial en France en 2019, ou de la Camerounaise Ajara Njoya Nchout, qui a inscrit un but spectaculaire à la dernière minute face à la Nouvelle-Zélande : « Ce jour-là, nous avons prouvé que nous sommes des Lionnes. Quand j’ai reçu le ballon, je savais que c’était notre dernière occasion. Si je ratais, le match était fini. J’ai pris mon temps, dribblé la défenseure et croisé au deuxième poteau. Si tu paniques sous la pression, tu rates. Il faut garder son calme et maîtriser le ballon ». Un geste admiré par tous les observateurs du football féminin.
Les performances des joueuses africaines continuent de briller sur la scène internationale. En 2023, Barbra Banda a marqué l’histoire du Mondial féminin en inscrivant le 1000e but de la compétition, grâce à un penalty contre le Costa Rica, avant de signer un troisième triplé olympique à Paris 2024 face à l’Australie, après ceux de Tokyo 2020 inscrits face aux Pays-Bas et à la Chine. Ces prestations n’ont pas seulement renforcé sa réputation, mais a aussi mis en lumière l’essor du football féminin africain.
À l’image de sa compatriote Racheal Kundananji, qui a réalisé le plus gros transferts du mercato en 2024. La Zambienne a rejoint le Bay FC en NWSL pour un montant de 865.000 dollars, avant d’être détrônée par Naomi Girma, l’Américano-éthiopienne, qui a quitté le San Diego Wave pour Chelsea en 2025 pour 1,1 million de dollars.
L’influence de ces joueuses dépasse largement leurs performances sur le terrain et leurs transferts impressionnants. Elles redéfinissent les codes du football. En 2023, lors du Mondial féminin, la Marocaine Nouhaila Benzina est devenue la première femme voilée à participer à cette compétition, un moment historique qui a marqué un tournant dans l’histoire du football féminin. « Beaucoup de travail a été fait pendant plusieurs années, et il y a eu un résultat positif », déclarait-elle au micro d’Al-Jazeera en amont de la compétition. Son courage et sa détermination ont ouvert la voie à une plus grande diversité et inclusion dans le sport, montrant au monde que foi et passion pour le football peuvent coexister harmonieusement.
S’il y a bien une figure d’autorité sur le terrain, c’est sans conteste Madame l’arbitre. Parmi celles qui ont su s’imposer dans les instances de l’arbitrage, Salima Mukansanga s’impose comme une véritable référence. Lors de la Coupe d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies 2022, la Rwandaise est devenue la première femme à officier dans cette compétition masculine, arbitrant le match entre le Zimbabwe et la Guinée. Elle fait également partie des trois femmes arbitres, aux côtés de la Française Stéphanie Frappart et de la Japonaise Yoshimi Yamashita, sélectionnées pour la première fois par la Commission des arbitres de la FIFA pour officier au Mondial 2022 au Qatar, parmi les 36 arbitres retenus.
Les dirigeantes africaines : Une force motrice dans l’évolution du football
Fatma Samoura, de son côté, a marqué l’histoire de la FIFA. Pendant sept ans, elle a occupé le poste de secrétaire générale, devenant ainsi la première femme et la première personne non européenne à occuper cette fonction. La Sénégalaise a su mettre son expertise internationale au service de l’organisation, contribuant à son développement. « Mon expérience dans des zones de conflit avec les Nations Unies m’a permis de constater le pouvoir du football pour changer des vies, notamment celles des femmes et des jeunes filles. C’est ce potentiel que j’ai voulu exploiter, et c’est pourquoi je suis fière des progrès réalisés dans le football féminin », avait-elle déclaré.
Avocate de formation et boxeuse par passion, Khadija Timera défend les intérêts des pays africains au sein de la FIFPRO, le plus grand syndicat des footballeurs. Diplômée en droit des affaires de l’Université de Berkeley, la Sénégalaise est la première Africaine à intégrer le comité directeur de la FIFPRO. « Je veux toucher des gens qui partagent les mêmes objectifs, ceux qui veulent laisser un héritage et faire une réelle différence, non seulement pour les footballeurs, mais aussi pour la communauté africaine dans son ensemble, en ouvrant des portes pour les générations futures. » Une vision inspirante, qui façonne l’avenir du football africain.
Femmes d’affaires : Pionnières du changement dans l’industrie du football
Elles maîtrisent parfaitement l’art des affaires. À l’image de Jessica Motaung, dont l’empreinte dans le monde du football semble être une véritable vocation. Ancienne reine de beauté, la Sud-africaine joue un rôle clé dans le développement du football féminin en Afrique. Directrice marketing et membre du Conseil d’Administration des Kaizer Chiefs, l’un des clubs les plus titrés de la nation arc-en-ciel, sa position de leadership au sein du Comité Féminin de la SAFA (la Fédération sud-africaine de football) ainsi que sa fonction de vice-présidente de l’Association des Clubs Africains soulignent son engagement envers le football, l’autonomisation des femmes et la promotion du changement positif.
Après être devenue en 2023 la première Nigériane à obtenir un Grammy, Tems a marqué l’histoire en devenant la première Africaine à posséder un club de football professionnel aux États-Unis. Enregistrée sous le nom de Temilade Openiyi à l’état civil, la native de Lagos est désormais l’une des propriétaires du club San Diego FC, qui évolue en Major League Soccer (MLS).
Ces femmes ne se contentent pas d’influencer le monde du football, elles en redéfinissent les règles et ouvrent la voie à de nouvelles perspectives pour l’avenir du sport en Afrique et au-delà.