À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la FIFA rend hommage aux joueuses qui éclaboussent de leur talent les terrains de football.
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Ce 8 mars, nous célébrons la Journée internationale des droits des femmes
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Aitana Bonmatí, Marta, Wendie Renard ou encore Linda Caicedo sont aujourd’hui des inspirations pour les générations futures
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Au fil des ans, ces légendes du football ont raconté quels exemples elles ont pu suivre étant jeunes et leur désir de voir plus de femmes inspirer les nouvelles générations
« Quand je jouais, je sautais sur la moindre occasion pour non seulement aider le football à se développer, mais aussi à soutenir le sport féminin. C’était ma responsabilité, c’était important. »
L’Américaine Mia Hamm, l’auteure de ces paroles publiées dans le magazine Time en 2014, a été – et est encore aujourd’hui – l’une des joueuses les plus admirées de l’histoire du football. Championne du monde avec les États-Unis en 1999, elle a inspiré des millions de jeunes filles et garçons aux quatre coins du monde.
Après elle, Marta, Laura Georges, Christine Sinclair ou encore Homare Sawa, pour ne citer qu’elles, ont marché dans les pas de cette pionnière du football, pour prendre le relais et devenir à leur tour des références du sport. Et celles qui font le foot féminin aujourd’hui alors ? Qu’est-ce qui les a motivées à poursuivre une carrière sur le rectangle vert ?
L’Espagnole Aitana Bonmatí (27 ans), double vainqueur du prix The Best – Joueuse de la FIFA (en 2023 et 2024), a grandi sans avoir de femmes sur lesquelles prendre exemple, la faute, en partie, à un manque de médiatisation du football féminin en Espagne. « Petite, j’avais des modèles masculins », a expliqué la milieu du FC Barcelone, vainqueur de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023™, à France Football en 2024. Mais depuis, un changement s’est opéré, selon elle. « Aujourd’hui, je suis très heureuse de voir des hommes et des garçons porter mon maillot, c’est le signe que les mentalités changent et la société aussi. Le sport est un outil de développement social. Il doit placer les femmes là où elles méritent d’être. »
Sa compatriote Alexia Putellas (31 ans), avant de devenir elle-même l’idole des footballeuses et footballeurs en herbe, s’est aussi d’abord tournée vers le football masculin. « Mon premier modèle était Rivaldo. Puis Xavi, [Andrés] Iniesta, [Lionel] Messi… Presque tous du Barça », a-t-elle déclaré à GQ España en 2022. Elle a cependant quitté les frontières de l’Espagne pour s’inspirer de femmes. « À 17 ou 18 ans, quand j’ai pu regarder plus de matches, j’ai commencé à suivre les filles et il y avait trois joueuses que j’adorais : Louisa Nécib, Nadine Keßler et Camille Abily, qui jouaient toutes à l’étranger. »
L’Anglaise championne d’Europe Lucy Bronze (33 ans), elle, a carrément dû trouver l’inspiration ailleurs que dans le football : « Quand j’étais petite, il n’y avait pas beaucoup de foot féminin à la télé ou dans les médias. Donc la sportive qui m’a inspirée, c’est Kelly Holmes [coureuse de demi-fond]. Je me souviens que je la regardais aux Jeux Olympiques et que je trouvais l’inspiration dans sa détermination, sa force physique et sa force de caractère. La joie et l’enthousiasme sur son visage au moment de franchir la ligne d’arrivée, c’était ce que je voulais ressentir. »
De façon similaire, Naomi Girma (24 ans), vainqueur du Tournoi Olympique de Football féminin, Paris 2024 avec les États-Unis l’an dernier, s’est tournée vers des icônes féminines d’autres sports. « Je me souviens regarder Simone Manuel, Simone Biles ou Serena Williams qui dominaient leur discipline. Ces sportives noires qui ont grandi en voyant peu de femmes de couleur dans le sport a toujours été une inspiration pour moi. »
Cette notion de représentation est exactement celui que les nombreuses campagnes de lutte pour la visibilité des femmes dans le sport tentent de nous transmettre, avec cette devise en filigrane : « Tu ne peux pas devenir ce que tu ne vois pas ». Dans cette lignée, il y a le cas de la défenseure française Wendie Renard. C’est justement en regardant un match de l’équipe de France féminine à la télé, sur son île natale de la Martinique avec sa maman, elle-même joueuse, qu’elle a eu une sorte d’épiphanie.
« D’un coup elle est apparue [à l’écran] : Marinette Pichon », raconte Renard dans The Players’ Tribune. « Honnêtement, je ne me souviens d’aucune autre joueuse à part elle. Quand j’ai vu Pichon porter [le maillot de la France] ce jour-là, je ne sais pas, il s’est passé quelque chose. J’ai simplement su que je devais le porter aussi. Que j’allais le porter aussi. »
De son côté, si Alex Popp (33 ans) a avoué dans son autobiographie avoir été fan de Pavel Nedvěd, l’Allemande a toutefois expliqué avoir eu des modèles féminins dans sa jeunesse. « Je connais les noms de toutes les joueuses de l’équipe nationale A : Anja Mittag et Birgit Prinz sont en attaque et Nadine Angerer dans les buts », avait-elle déclaré alors qu’elle s’apprêtait à disputer la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA 2010™. « À ce moment de ma carrière, j’étais convaincue que je voulais être exactement là où elles étaient déjà : en équipe nationale. » Popp a terminé le Mondial U-20 avec le Ballon d’or adidas et le Soulier d’or adidas.
Si les mentalités évoluent désormais petit à petit dans le sens d’une plus large médiatisation des femmes dans le sport, certaines des joueuses emblématiques demandent à ne pas perdre de vue l’importance d’inspirer les jeunes générations, comme Mia Hamm à son époque.
Ainsi, le mardi 25 février, quelques minutes après avoir honoré sa 199e sélection avec l’équipe de France, faisant d’elle la joueuse la plus capée de son pays, hommes et femmes confondus, Eugénie Le Sommer (35 ans) a prononcé ces mots : « À mes coéquipières maintenant d’inspirer les plus jeunes parce que moi, je n’ai pas eu d’inspirations féminines. Mes modèles, c’étaient des garçons. Aujourd’hui, les petites filles et les petits garçons ont encore plus l’occasion d’avoir des modèles femmes. »
Et qui pourrait oublier le discours poignant que celle que l’on surnomme « la reine », Marta, a prononcé après l’élimination du Brésil, par la France (2-1 a.p.), en huitième de finale de la Coupe du Monde Féminine 2019 ? « Il faut en vouloir plus, s’entraîner plus, être prête à jouer [120] minutes », a-t-elle plaidé à l’époque. « C’est ce que je demande aux filles. Formiga n’est pas éternelle, Marta non plus, Cristiane non plus. Le foot féminin dépend de vous pour survivre. Pensez à ça, savourez. Pleurez au début pour sourire à la fin. »
S’inspirer des femmes et devenir une inspiration, voici le leitmotiv et le combat actuel de nombreuses footballeuses, à qui FIFA.com souhaite une bonne Journée internationale des droits des femmes.