Présenté à la presse ce jeudi soir, à partir de 22h30 heure locale, Aliou Cissé a revenu sur les raisons qui l’ont poussé à devenir sélectionneur des Chevaliers de la Méditerranée.
Comment vous sentez-vous depuis votre arrivée en Libye ?
Je voulais d’abord saluer tout le peuple libyen, tous les supporters et tous les journalistes qui sont là ce soir. Je salue également toutes les autorités du pays. Enfin, tout le monde. C’est une immense fierté et un honneur d’être là et je vous remercie de votre présence.
Vous avez entraîné une grande équipe du Sénégal mais maintenant vous êtes avec la Libye…
On connaît tous le côté individuel du Sénégal, on a de grands joueurs un peu partout. Mais pour constituer une grande équipe, on n’a pas besoin d’avoir seulement de grandes individualités, on peut travailler sur un collectif. Pour gagner un match, il faut certes des individualités, mais je pense qu’on peut constituer une équipe forte sur le plan collectif. Je pense que cette équipe a énormément de talent et de qualité. Il y a de très bons joueurs. Je pense qu’en étant discipliné et travailleur on peut faire de bons résultats.
Comment comptez-vous convaincre des joueurs évoluant à l’étranger ?
Avant de parler des joueurs qui sont à l’extérieur, il faut d’abord parler des joueurs qui sont dans le championnat local. C’est un championnat attractif et très bon. La sélection libyenne est en général constituée de joueurs locaux. On a envie de travailler avec tous ces joueurs locaux et tous ces entraîneurs locaux qui sont en place. Mais mon devoir est bien évidemment d’aller chercher partout dans le monde où il y aura des footballeurs libyens susceptibles à défendre les couleurs de ce pays, ce sera une deuxième étape. Pour l’instant, ce qui est important est de nous concentrer sur ce que nous avons ici parce qu’il y a des talents, c’est une belle équipe, une équipe joueuse.
Tous les joueurs qui seront motivés pour défendre les couleurs de la nation seront les bienvenus. Ce qui est important, c’est la motivation des joueurs quand ils viennent en équipe nationale. On peut jouer pour plusieurs clubs, mais on ne peut jouer que pour une seule sélection. Je pense qu’à chaque joueur de football a le rêve de défendre sa nation. Notre objectif est de mettre les joueurs dans de meilleures conditions pour pouvoir défendre dignement les couleurs de la nation. Après ces deux rencontres, nous irons vers ses joueurs pour essayer de les convaincre, mais nous ne courrons derrière aucun joueur.
Un message aux journalistes libyens
Je sais que la Libye est un pays de football, un pays passionné de football. Mais ça fait 12 ans que la Libye ne sait pas qualifier à la CAN. L’objectif est d’aller trouver cette qualification à la CAN et on a besoin de l’ensemble des Libyens, y compris les journalistes, pour appuyer et encourager cette équipe. Il faut travailler ensemble pour atteindre des objectifs, et les journalistes feront partie de ce combat.
Avez-vous choisi la Libye parce que l’offre financière a été très importante ?
(Rires) En toute humilité, ce qui m’intéresse, c’est le projet sportif. Je suis un homme de projet. Si c’était pour de l’argent, je serais ailleurs. Quand je suis arrivé ici, j’ai senti un président et un comité exécutif qui voulaient vraiment que je devienne entraîneur de ce pays. J’ai véritablement ressenti qu’ils me voulaient dans ce projet. Je suis un homme de projet, je ne suis pas un aventurier, je suis resté 10 ans au Sénégal. Si c’était pour de l’argent, j’aurais quitté le Sénégal depuis que j’ai gagné la Coupe d’Afrique. Je ne suis pas milliardaire mais Alhamdoulilah.
Ce qui m’amène ici, c’est la motivation d’entraîner un pays qui ne s’est pas qualifié à la Coupe d’Afrique depuis 12 ans. Je veux que les supporters, les joueurs, les gens qui aiment le football sentent la Libye à la Coupe d’Afrique. On a plus envie de suivre la CAN à la télé, on a envie que la Libye fasse partie des équipes qui vont à la Coupe d’Afrique, et je suis là pour ça. Vous, les journalistes, devez nous appuyer et nous aider pour atteindre cet objectif parce que moi seul je n’y arriverai pas. C’est ensemble qu’on arrivera. Je suis persuadé qu’on y arrivera et vous (le journaliste qui a posé la question) serez le premier à être content. Vous avez envie d’aller à la CAN, vous n’avez plus envie de rester là (rires).