La récente initiative de l’Alliance pour la République (Apr), ancien parti au pouvoir, qui a adressé un contre-rapport à la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, en réaction au rapport de la Cour des comptes, suscite une vive réaction de Ngouda Fall Kane, ancien président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Dans un entretien accordé à L’Observateur, l’ex-Inspecteur général d’État (Ige) et président de l’ONG Alliance contre le crime organisé qualifie cette démarche de «?très grave?» et de «?démarche inédite?».
«?Le FMI est lié à des États, non à des partis. Je ne pense pas que ce soit le rapport de l’APR qui doit être confronté à celui de l’État.?», affirme-t-il, rappelant le cadre institutionnel dans lequel évolue le FMI.
Pour l’interlocuteur du quotidien du Groupe futurs médias, cette tentative de l’Apr est non seulement mal fondée juridiquement, mais également dangereuse sur le plan institutionnel :
«?Je fustige cette démarche-là. Je trouve ça très dangereux. Le FMI ne devait pas l’accepter. Je le dis et je le maintiens.?»
Sur la valeur juridique du document transmis par le parti, Kane est formel : «?Non, je ne suis pas d’accord. Le FMI peut commanditer un audit indépendant pour vérifier la véracité des données fournies par l’État, mais pas à travers un rapport de l’APR.?»
Il considère cette initiative comme un précédent inquiétant : «?C’est une démarche qui n’est pas pertinente. Le FMI aurait dû éviter même de rencontrer l’Apr.?»
Souhaitant éviter toute lecture partisane de ses propos, il précise : «?Je ne le dis pas parce que je suis pour ou contre l’affaire.?»
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