La Division des investigations criminelles (DIC) a déféré lundi M. Sèye, chef d’entreprise, et O. Ba, agent de recouvrement du Trésor, pour escroquerie, faux en écritures publiques et blanchiment de capitaux.
Libération fait de nouvelles révélations sur l’affaire des chèques frauduleux du Trésor public. L’histoire débute en décembre dernier, lorsque M. Ndiaye, un homme d’affaires, est contacté par Ba, qui lui propose d’encaisser un chèque de 500 millions de francs Cfa du Trésor, en échange d’une commission de 40 %. Le frère de M. Ndiaye remet 150 millions à O. Ba, qui émet un chèque au nom de la société « Le Paketière », rembobine la source.
Le plan échoue rapidement, souligne le journal : Ba demande la restitution du chèque en invoquant une erreur de libellé, sans jamais honorer sa promesse de le réémettre. Ndiaye, désemparé, se tourne vers un ami banquier, qui le met en relation avec l’un des mis en cause, M. Sèye, censé avoir des connexions au Trésor.
Fausse médiation, fausses promesses
Sèye assure pouvoir résoudre le problème et va jusqu’à imiter la voix du Trésorier général, Abdoulaye Fall, pour rassurer Moussa Ndiaye. Ce dernier, convaincu, verse 140 millions à M. Sèye, mais découvre rapidement que ce dernier n’est qu’un autre escroc.
Après avoir rencontré le vrai Trésorier général, qui lui conseille de porter plainte, M. Ndiaye saisit la DIC. Dès leur convocation, Ba et Sèye restituent 102 millions au plaignant, via le procureur de la République de l’époque, Abdou Karim Diop.
102 millions restitués, 117 millions restent introuvables
Le duo tente de régler la situation en proposant un terrain de 90 millions à M. Ndiaye, accompagné de 19 millions en espèces et de deux véhicules d’une valeur de 47 millions. Mais Ndiaye, non intéressé par le terrain, le revend à M. A. Ba pour 74 millions, via un acte notarié.
Problème : Ba, toujours propriétaire du terrain, refuse de signer l’acte de cession, tentant de récupérer le bien sur les ordres de Sèye. À ce jour, 117 millions restent dus à M. Ndiaye, qui a dû saisir de nouveau la DIC.
L’affaire, qui dévoile une véritable mafia financière au sein de l’administration publique, est désormais entre les mains du parquet. D’autres ramifications pourraient émerger dans les prochaines semaines, selon Libération.
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