Les récents cas de virements frauduleux enregistrés dans plusieurs banques sénégalaises semblent liés, tant par les méthodes utilisées que par les suspects impliqués. Après Orabank et la Bicis – où le préjudice provisoire s’élève à 211 millions de francs CFA – une nouvelle affaire éclabousse désormais la Bgfi Bank Gabon, avec un détournement présumé de près de 79 millions, renseigne Libération.
La même source souffle que le mode opératoire repose sur de faux ordres de virement, émis depuis une adresse mail usurpée. Parmi les bénéficiaires figurent U. D. Auwal, déjà mis en cause et écroué dans l’affaire Orabank, ainsi que la société Dakar Transit Transport, qui n’a aucun lien avec le Gabon.
Extrait de prison et de nouveau déféré, Auwal a reconnu avoir reçu 9,5 millions sur son compte à la FBN Bank, tout en affirmant que les fonds lui avaient été envoyés par un certain A. A. Rabiu, alias « Muhammad ». Une version jugée peu crédible, d’autant qu’il avait précédemment déclaré que ce même Muhammad était son employeur basé au Vietnam.
Un second virement de 10 millions, effectué sur le compte d’un ami, M. Niass, qui aurait encaissé la somme pour lui, suscite également des soupçons.
Ces éléments tendent à confirmer l’existence d’un réseau structuré de fraudeurs, utilisant de fausses identités, des documents bancaires falsifiés et une maîtrise poussée des systèmes de transfert électronique, complète la même source, qui précise que l’enquête se poursuit.