Dans un entretien accordé à L’Observateur, le Colonel Antoine Wardini, ancien commandant de la zone de Dakar, s’est exprimé sur le départ de l’armée française du Sénégal et la restitution de son dernier camp à Ouakam.
Il rend hommage à l’armée française pour son rôle fondateur et son soutien initial dans la formation des officiers sénégalais, soulignant que «c’est elle qui a posé les bases de l’armée nationale». Toutefois, il insiste sur la montée en puissance et la professionnalisation de l’armée sénégalaise, désormais capable de prendre en charge seule ses missions, y compris la logistique des opérations internationales.
Interrogé sur la capacité de l’armée sénégalaise à assurer la continuité des missions, le Colonel Wardini s’est montré catégorique : l’armée sénégalaise est «capable et apte». Il a souligné que «l’armée sénégalaise assure déjà depuis longtemps la défense des frontières et les missions onusiennes, prenant même en charge sa propre logistique et ses déploiements de troupes depuis 2009-2010».
«L’armée sénégalaise est aujourd’hui reconnue mondialement comme une armée républicaine, disciplinée, qui sert son peuple et ses institutions», affirme-t-il, rappelant que «les officiers sénégalais dirigent de nombreuses missions internationales».
Sur le départ des troupes françaises et la continuité, Wardini précise que «l’armée sénégalaise a déjà depuis longtemps pris le relais dans la défense du pays et les opérations onusiennes, et est désormais autonome dans ses moyens. Toutefois, il ne s’agit pas de couper complètement les liens historiques avec la France.»
Enfin, il identifie comme principaux défis actuels «la capacité à assurer totalement les responsabilités auparavant partagées, notamment dans la gestion des catastrophes aériennes et maritimes». Il se montre confiant dans la capacité des forces de défense et de sécurité sénégalaises à relever ces défis.