Le doyen des juges ouvre aujourd’hui le bal des auditions dans le dossier Arcelor Mittal. L’Observateur souffle que l’ancien ministre des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, est le premier convoqué. Il devra s’expliquer sur le protocole de paiement des 140 millions de dollars, soit plus de 78 milliards de francs CFA, versés dans le cadre du contentieux entre l’État du Sénégal et le géant sidérurgique.
Deux autres anciens ministres du régime de Macky Sall, Birima Mangara (Budget) et Amadou Bâ (Économie et Finances), sont également attendus pour éclaircir les signatures et la destination des fonds, avance la même source.
Au cœur du dossier, rappelle le quotidien du Groupe futurs médias : les documents intitulés « Sentence » et « Transaction », évoqués dès 2015 par Aly Ngouille Ndiaye devant l’Assemblée, et qui pourraient lever le voile sur des engagements controversés pris sous les régimes Wade puis Sall.
L’affaire, relancée par une plainte de l’Agent judiciaire de l’État (Aje) après l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, fait l’objet d’une information judiciaire pour association de malfaiteurs, corruption, blanchiment de capitaux, escroquerie et complicité.
Les enquêteurs cherchent à comprendre comment un accord initialement conclu pour 37,5 milliards de francs CFA a pu se transformer en un protocole de 140 millions de dollars, en dehors de tout cadre de transparence budgétaire. La position de l’ex-Aje, qui avait refusé de signer ledit protocole, alimente les suspicions autour d’éventuels détournements ou malversations.
Plusieurs entités du groupe ArcelorMittal sont également visées dans la plainte, bien que leurs responsables n’aient pas encore été entendus, complète L’Observateur.