Les deux prostituées Sierra-léonaises qui étaient poursuivies pour « traite de personne » ont été jugées, mardi dernier par le tribunal de Grande instance de Mbour. Elles risquent une peine d’emprisonnement de 10 ans ferme si le juge suit le réquisitoire du procureur.
Tout a commencé quand Fatoumata Boundou de nationalité Sierra-léonaise a contacté les parents de la présumée victime A. Camara pour les faire croire qu’elle a trouvé un emploi décent à leur fille alors qu’elle prévoyait de la soumettre à la prostitution.
Tout a basculé le 24 juin dernier, quand A. Camara en état de grossesse très avancée s’est rendue au commissariat de la police urbaine de Saly Portudal (Mbour) pour raconter sa mésaventure aux limiers. La présumée victime qui avait quitté son pays pour un travail décent avait finalement été contrainte par Fatoumata Boundou et khadiatou konté, à la prostitution. Pour gagner sa liberté, A.Camara devait leur verser « la somme de deux (2) millions de FCFA ».
Elle révèle aux enquêteurs « qu’elle est arrivée au Sénégal en passant par la Guinée et que dans un premier temps elle a été acheminée à Sébikotane situé (45 km à l’Est de Dakar) ou sa tutrice Fatoumata Boundou lui a fabriqué une fausse pièce d’identité et un carnet sanitaire ». Elle souligne également « qu’elle est mise en rapport avec des clients après son arrivée à Saly Portudal (Mbour) ». De plus, même durant sa grossesse, « elle était régulièrement obligée par ses compatriotes à des passes ».
Ainsi, les limiers s’étaient donc rendus au domicile des prévenus pour les arrêter. Ces dernières ont été ensuite déférées, avant d’être placées sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Mbour depuis le 25 juin dernier, rapporte L’Observateur.
Mardi dernier, à la barre les prévenus qui avaient reconnu les faits qui leur sont reprochés, tout en se confondant en excuse, ont changé de version. En effet, si Fatoumata accepte le fait d’avoir menti à la présumer victime, elle dément avoir réclamé la somme de 2 millions pour sa libération. Une déclaration qui a été vite contredite par la partie civile qui révèle le fait que, même épuisé A. Camara était obligé de recevoir des clients.
Toujours selon le quotidien, le procureur de la république s’est longuement indigné de la culpabilité des deux prévenus avant de requérir une peine d’emprisonnement de 10 ans ferme. Le délibéré est fixé au mardi 26 août 2025.