Reconnue coupable de diffusion de fausses nouvelles et de discrédit sur la gendarmerie nationale, Fatou Kiné Cissé, vendeuse d’armes et directrice de la société « Tahar Projects », a été condamnée jeudi 21 août 2025 à deux ans de prison dont un an ferme par le tribunal correctionnel de Dakar. Ses avocats ont qualifié cette décision de sévère et ont annoncé leur intention de faire appel ainsi que de déposer une demande de liberté provisoire.
Lors de sa comparution le 17 juillet dernier, le procureur avait requis six mois de prison ferme à son encontre. Cependant, le tribunal a rendu une décision plus sévère en la condamnant à deux ans d’emprisonnement dont un an ferme. Cette condamnation intervient alors que Me Michel Mahecor Diouf, l’un de ses avocats, avait produit un dossier médical attestant de son hospitalisation depuis un mois au pavillon spécial à la suite d’une fracture du bassin, rapporte le journal Les Échos.
Incarcérée depuis le 23 avril 2025, Fatou Kiné Cissé voit ses avocats contester la sévérité de la décision. Me Seyba Danfakha, l’un de ses défenseurs, a annoncé qu’il allait interjeter appel d’ici lundi et déposer parallèlement une demande de liberté provisoire pour sa cliente, détenue depuis plusieurs mois.
Le journal rappelle que l’affaire trouve son origine dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle Fatou Kiné Cissé, invitée d’un média local, mettait en cause la sécurité du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et de son Premier ministre, Ousmane Sonko. Elle avait notamment affirmé que la promotion d’un officier réputé proche de l’ancien chef de l’État Macky Sall et du général Moussa Fall constituait une menace pour la sécurité nationale.
Ces propos avaient créé une vive polémique et conduit à son placement en détention pour diffusion de « fausses nouvelles et discrédit sur la gendarmerie nationale ».
Lors de l’audience, Fatou Kiné Cissé avait reconnu être l’auteure de la vidéo tout en se défendant d’avoir diffamé qui que ce soit. Elle avait expliqué qu’il s’agissait d’un avis personnel lié au contexte géopolitique actuel, marqué notamment par les débats autour du retrait de bases militaires étrangères du pays.
« Je n’ai diffamé personne. C’est mon opinion que j’ai donnée et je suis vraiment désolée », avait-elle déclaré, présentant ses excuses au peuple sénégalais ainsi qu’aux magistrats chargés de juger son affaire. Elle avait ajouté qu’elle n’aurait pas tenu de tels propos si elle avait mesuré l’ampleur de la polémique, souligne la même source.