Face aux dures conditions de travail qui ont atteint un niveau critique, les membres du Front syndical pour la défense du travail (FSDT) ont tiré la sonnette d’alarme sur la précarité du monde du travail. En conférence de presse, ce jeudi 25 septembre, au siège de la CNTS Keur Madia, ils ont alerté sur les difficultés que traversent les travailleurs, exprimant ainsi leur position sur les problèmes économiques et sociaux.
«Depuis plus de cinq mois, les engagements pris dans le pacte entre les partenaires sociaux devraient faire l’objet d’un plan d’action chiffré pour son opérationnalisation et introduire dans la loi de finances rectificative 2025 une instruction du chef de l’État au gouvernement. Plus d’une trentaine d’activités devraient être exécutées pour l’année 2025, mais jusqu’à la date d’aujourd’hui, aucun acte n’a été posé », a déclaré Mody Guiro, leur secrétaire général.
Selon lui, les mesures annoncées lors de la rencontre du 6 août dernier au ministère du Travail avec les partenaires sociaux et certains ministères, notamment la prise des décrets relatifs au changement de statut des agents décisionnaires, la diligence du règlement des dossiers des travailleurs licenciés au Grand Théâtre, au Port autonome de Dakar, au ministère des Mines, au ministère des Affaires étrangères, à Dakar Dem Dikk et tant d’autres, la question relative à la généralisation de l’indemnité de logement pour les agents de l’État, la mise en œuvre des conclusions des états généraux du transport (…) n’ont également pas été respectées.
Pour le porte-parole du FSDT, la loi portant modification du Code des investissements adoptée à l’Assemblée nationale, le 19 septembre 2025, est une volonté manifeste du gouvernement de remettre en cause ses engagements et de rompre le dialogue social. «La révision du Code des investissements devrait être discutée et partagée avec les partenaires sociaux avant son adoption à l’Assemblée nationale», a-t-il indiqué.
Face à la presse, les membres du FSDT ont également dénoncé les menaces de fermeture d’entreprises et de licenciements massifs des travailleurs brandies particulièrement dans les secteurs des BTP, de l’agroalimentaire et la concession du môle 4 du Port autonome de Dakar, à l’hôtel Radisson de Diamniadio, à la Tannerie du Sénégal (SENTA) et les risques que courent l’entreprise pharmaceutique et le secteur de la pêche. «Ces mesures vont, à coup sûr, plonger les travailleurs et leurs familles dans l’abîme », a-t-il indiqué.
Pour ce qui concerne le secteur de la presse, le secrétaire général a souligné les difficiles situations des travailleurs de la presse privée. «Il est temps que l’État se concerte avec les acteurs de la presse pour trouver des solutions qui vont garantir la survie de la presse pour la consolidation de la démocratie dans notre pays », a-t-il suggéré.
Il a également souligné l’urgence de renouveler les organes délibérants de l’institution de prévoyance retraite (IPRES) et de la Caisse de sécurité sociale (CSS) afin de procéder à la nomination du directeur général de ces institutions.
Le FSNT appelle les travailleurs et membres signataires du pacte à la mobilisation pour la sauvegarde des acquis, interpelle le Premier ministre et souhaite le rencontrer dans les meilleurs délais, afin d’avoir les éclaircissements nécessaires.
En attendant la réaction des autorités face à cette alerte, le FNDT dresse un plan d’action suivant et se prépare à de nouvelles conquêtes : l’organisation d’une assemblée générale des délégués du personnel le 15 octobre 2025 ; l’organisation d’une journée nationale d’action avec dépôt d’un préavis de grève, de sit-in, de marche et autres actions et l’organisation d’une campagne nationale d’information de mobilisation à travers le pays.