Invité du « Jury du dimanche » sur iRadio, le leader du mouvement AGIR, Thierno Bocoum, a défendu le rôle de la société civile dans le débat public et réfuté toute confusion avec l’opposition.
« La société civile n’est pas l’opposition. Elle joue son rôle et c’est au contraire une chance pour la démocratie sénégalaise », a dit l’ancien parlementaire répondant ainsi à une interpellation selon laquelle la société civile serait en train de jouer le rôle de l’opposition.
Pour Thierno Bocoum, la société civile a toujours joué un rôle central dans la vie démocratique sénégalaise. Il rappelle que les mobilisations les plus marquantes sont souvent venues d’elle, à l’image du M23, qui avait regroupé citoyens et politiques autour de principes républicains.
« Aujourd’hui, sous prétexte que la société civile est au-devant de certaines manifestations, on veut faire croire qu’elle fait le travail de l’opposition. L’opposition existe bel et bien, et je dis souvent les oppositions, parce que chaque entité a sa propre stratégie et ses orientations ».
Selon lui, il n’y a aucune contradiction à ce que la société civile prenne la tête de mobilisations sur des enjeux de gouvernance ou de justice sociale. « Toutes les manifestations organisées par la société civile sont celles qui ont le plus porté au Sénégal. C’est une démarche à saluer et à encourager. C’est important que les citoyens se retrouvent autour des questions de principe ».
Le président d’AGIR a également évoqué la recomposition de l’opposition, marquée par la création de nouveaux fronts et des alliances. « Il y a des dynamiques qui se créent. Vous avez tous vu Barthélemy Dias et d’autres initiatives d’aller vers les chefs de parti et des membres de la société civile pour la création d’un large front. Chaque chose en son temps. Ce qui compte, c’est que la diversité démocratique soit sauvegardée ».
Face aux critiques sur le manque de visibilité de l’opposition, il répond : « Nous travaillons, nous nous opposons convenablement, tout en étant une force de propositions et d’idées. Nous sommes sur le terrain, au nom de la démocratie. »