Le Sénégal rend un hommage vibrant à l’une de ses figures tutélaires et une icône du panafricanisme, Amadou Mahtar Mbow, lors d’une cérémonie solennelle présidée par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, ce 28 octobre 2025.
Né le 20 mars 1921 à Dakar, Mbow, ancien ministre et reconnu mondialement comme l’un des plus grands intellectuels de son époque, a consacré sa vie à l’éducation, à la culture et à la souveraineté des peuples.
De l’Éducation traditionnelle à l’engagement panafricain
L’itinéraire de Mbow débute par une éducation traditionnelle à Louga, où les contes animaliers et les valeurs africaines ont forgé son éthique humaniste et écologique.
Après un engagement dans l’armée française durant la Seconde Guerre mondiale, il obtient une licence en histoire et géographie à la Sorbonne. C’est à Paris qu’il devient un militant de la première heure, cofondant la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf), préparant ainsi intellectuellement les futures luttes pour l’indépendance.
De retour au Sénégal, il met son savoir au service de la nation en tant qu’inspecteur de l’enseignement, puis ministre de l’Éducation nationale et de la Culture.
Le premier africain à la tête de l’Unesco
En 1974, Amadou Mahtar Mbow accède à une notoriété internationale en devenant le premier Africain à diriger l’Unesco, poste qu’il occupe jusqu’en 1987. Sous sa direction visionnaire, l’organisation s’impose comme un espace de dialogue équilibré entre les cultures.
Il mène alors des combats historiques, notamment en faveur de la restitution aux pays du Sud des œuvres d’art spoliées durant la colonisation, et en promouvant la science au service du développement durable.
Un héritage d’excellence et de justice
Même après sa retraite internationale, Mbow a continué de servir la nation, notamment en présidant les Assises nationales du Sénégal à partir de 2008, militant inlassablement pour une gouvernance inclusive et la justice.
À plus de 100 ans, son nom demeure un modèle de rigueur et d’une vision profondément humaniste. Comme l’a souligné le ministre Moustapha Mamba Guirassy, cette cérémonie d’hommage est un symbole fort de la fierté et de la reconnaissance de la nation envers un homme dont la trajectoire éclaire les générations.

