Le ministère de Finances et du Budget a publié la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (SDMT) pour la période 2026-2028. Le taux d’endettement du Sénégal se situe à 130% du PIB. Le pays, qui vise une réduction de 29 points en 2028, table sur quatre scénarios.
Le premier, d’après le document relatif à la SDMT consulté par Seneweb, consiste à maintenir le statu quo en 2025 «avec une distribution de 35% de nouvelle dette extérieure et 65% de nouvelle dette domestique». «La stratégie décrite ici fait l’hypothèse d’une distribution des sources sous la structure de 60% de nouvelle dette extérieure et 40% de nouvelle dette domestique en 2026».
La stratégie 2 sera déclinée sous réserve de la conclusion d’un programme avec le FMI. Celui conclu sous Macky Sall a été suspendu à la suite de la publication du rapport de la Cour des comptes pointant un maquillage de données macroéconomiques entre 2019 et avril 2024. En cas d’accord avec l’institution de Bretton Woods, renseignent les services de Cheikh Diba, l’argentier de l’État, le Sénégal pourra «mobiliser davantage de ressources auprès des bailleurs et partenaires classiques et [réunir] les conditions d’un retour sur le marché international».
«Néanmoins, souligne le ministère des Finances et du Budget, [cette stratégie] reste orientée vers la réduction des contraintes de liquidité sachant que près de 15% du stock total de la dette arrive à échéance dans un an. Ainsi, l’accent est mis sur le recours aux financements commerciaux et de marché à l’international (eurobonds, Panda Bonds, Samouraï Bonds etc.) pour faire face aux échéances en vue. Le financement porterait également à 60% sur les ressources extérieures et à 40% sur les ressources en monnaie locale».
Le troisième scénario consiste «à contenir les vulnérabilités liées à la dette à taux variable (20%) et à la dette arrivant à échéance à court terme (30,4% de la dette totale et dont le taux sera refixé dans un an qui ont pris des proportions non négligeables dans le portefeuille. La distribution des sources de financement ressortirait à 50% de nouvelle dette extérieure et 50% restants seront satisfaits à travers le marché domestique et vise un recours important aux financements concessionnels à une dette domestique de plus longue maturité».
Le point 4 de la SDMT «traduit la stratégie de financement la plus pessimiste (absence de programme avec le Fmi en 2026)» : «le financement serait ainsi réparti à 40% de ressources nouvelles extérieures et 60% de nouvelle dette intérieure. Sans exclusion des ressources potentiellement disponibles à l’extérieur, cette stratégie est bâtie sur le recours aux financements domestiques pour gérer le risque de refinancement sans dégrader le profil de viabilité de la dette. Ces quatre stratégies ont été testées à l’aide du cadre analytique de la SDMT afin d’évaluer l’impact des choix de financement sur la période 2026-2028».
La SDMT est élaborée et annexée à la Loi de finances, conformément au règlement portant cadre de référence de la politique d’endettement public et de gestion de la dette publique dans les États membres de l’UEMOA. La stratégie 2026-2028, informent les services de Cheikh Diba, «est élaborée en toute considération des orientations des autorités pour un Sénégal souverain, juste et prospère à l’horizon 2050, en prenant en compte les vulnérabilités du portefeuille de dette à court et moyen terme sans perdre de vue les développements de l’environnement économique et financier mondial et en zone UEMOA».
