Les détenus de la Maison d’Arrêt de Mbour ont entamé une grève illimitée à partir du 4 novembre 2025. Le mouvement a pour objectif de dénoncer la durée excessive des détentions préventives et le manque de recours aux mesures légales d’aménagement de peine.
Dans une déclaration adressée aux autorités, aux organisations de défense des droits humains et à l’opinion publique, les détenus affirment que de nombreuses personnes sont incarcérées depuis plusieurs années sans avoir été jugées. Certains dénoncent même attendre encore leur première audition dans le cadre de l’enquête.
Les protestataires s’insurgent contre le non-recours systématique à la liberté conditionnelle, la liberté provisoire et le bracelet électronique, pourtant prévus par la loi.
Ils estiment également que l’application de la grâce présidentielle est « quasi symbolique » et que le nombre de bénéficiaires est « insuffisant ».
La situation des personnes vulnérables est au cœur de leurs revendications : « Nous comptons parmi nous des malades, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Les locaux ne sont pas adaptés et aucune prise en charge spécifique n’existe ».
Les détenus jugent qu’aucune mesure favorable ne leur est accordée et dénoncent un traitement qu’ils qualifient d’inéquitable par rapport à d’autres établissements pénitentiaires.
Le mouvement se poursuivra jusqu’à ce que le Ministre de la Justice se rende personnellement à l’intérieur de la prison, une condition jugée « non négociable ». « Nous ne suspendrons pas la grève tant que le Ministre de la Justice ne sera pas présent à la Maison d’Arrêt de Mbour pour entendre nos doléances », ont-ils déclaré.
Les détenus appellent les médias, les organisations de défense des droits humains et la société civile à relayer leur situation.

