Au Cameroun, le président Paul Biya prête serment, jeudi 6 novembre, pour son huitième mandat présidentiel. Une formalité pour celui qui s’est livré à l’exercice pour la première fois le 6 novembre 1982, il y a 43 ans jour pour jour. Cette date marque son accession au pouvoir. La cérémonie s’annonce solennelle et fastueuse, malgré un climat toujours marqué par de fortes tensions post-électorales.
À Yaoundé, au Cameroun, l’heure est aux préparatifs. Comme le rapporte notre correspondant Polycarpe Essomba, la capitale a revêtu ses habits de fête : effigies du chef de l’État à tous les carrefours et banderoles affichant en français et en anglais le message « merci au peuple souverain qui m’a élu », le tout aux couleurs nationales – vert, rouge, jaune.
Côté cérémonial, l’Assemblée nationale, organisatrice de l’événement, a sorti le grand jeu. Pas moins de 1 500 cartons d’invitation ont été adressés aux autorités du pays et au corps diplomatique. Cette fois, les ambassadeurs occidentaux – Union européenne et États membres, États-Unis, Royaume-Uni, Canada – ont tous été conviés alors qu’ils étaient absents lors de la proclamation des résultats au Conseil constitutionnel.
Les candidats malheureux ont, eux aussi, reçu une invitation, dont Issa Tchiroma Bakary, qui continue de revendiquer la victoire du scrutin du 12 octobre et qui dit s’être mis à l’abri.
Un discours attendu après plusieurs mois de silence
La cérémonie débutera à 12 heures locales, avec l’arrivée du couple présidentiel au Palais de l’Assemblée nationale. Après sa prestation de serment, Paul Biya prononcera une allocution très attendue : ce sera sa première intervention publique depuis le début du processus électoral.
Au moment d’entamer ce nouveau mandat, le chef de l’État est attendu sur la direction qu’il entend donner au pays, après une élection marquée par des violences, des morts et des arrestations. Beaucoup espèrent un message d’apaisement et des annonces fortes à l’adresse de ceux qui contestent sa reconduction – qu’il s’agisse des responsables politiques ou des jeunes descendus dans la rue ces derniers jours.

