Le cabinet d’avocats français Vey & Associés intensifie la pression internationale sur le Sénégal en mandatant un expert juridique de renom pour enquêter sur les conditions de détention de Farba Ngom et de Moustapha Diop et sur l’état des libertés publiques dans le pays.
Faisant suite à des recours déjà déposés auprès des Nations Unies et de la justice sénégalaise, le cabinet a annoncé, mercredi, la nomination du professeur Mads Andenæs pour conduire une mission indépendante à Dakar les 5 et 6 novembre 2025.
La crédibilité de cette initiative repose largement sur la stature de l’expert choisi. Mads Andenæs est un spécialiste internationalement reconnu des droits humains. Ancien président du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, il est également barrister en Angleterre et au Pays de Galles et avocat en Norvège. Le communiqué du cabinet souligne son « expérience institutionnelle approfondie des procédures spéciales de l’ONU ».
La mission du professeur Andenæs a un double objectif. Il s’agira d’abord de « documenter la situation individuelle » de MM. Farba Ngom et Moustapha Diop, actuellement détenus. Ensuite, l’expert devra « évaluer le contexte plus large des atteintes aux libertés publiques au Sénégal ».
Selon le cabinet, les conclusions de cette enquête feront l’objet d’un « rapport d’évaluation indépendant » qui sera transmis aux « instances internationales compétentes ».
Cette mission s’inscrit dans une stratégie plus large menée depuis plusieurs mois par les conseils des deux détenus. Le cabinet Vey & Associés indique avoir déjà saisi en juillet 2025 le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats ainsi que le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU.
Me Antoine Vey a par ailleurs adressé deux courriers, le 9 octobre 2025, à la justice sénégalaise pour réclamer la « libération immédiate » de ses clients. Il y dénonce « l’absence de preuves étayant les accusations » et le « caractère arbitraire de leur détention ».
« Cette mission s’inscrit dans une démarche de vérité et de transparence », a conclu le cabinet. « L’indépendance et la rigueur de l’expertise permettront d’éclairer la communauté internationale sur la gravité des atteintes portées aux droits fondamentaux et à l’État de droit au Sénégal. »

