« Fadilou, il serait temps que vous cessiez de confondre indignation militante et éructations désordonnées. Vos attaques répétées contre Madame Aminata Touré trahissent moins une volonté d’éclairer le débat public qu’une ignorance abyssale du droit et des mécanismes institutionnels les plus élémentaires ».
La réplique ne s’est pas fait attendre du côté des partisans de Mimi Touré, attaquée par le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Fadilou Keïta, évoquant le rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) qui épinglerait l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), demande que cette dernière «réponde de ses actes (responsabilités) de force ou de gré».
Le coordonnateur de Mimi-Thiès, Lamine Sène, de poursuivre : «Avant de vous aventurer dans des accusations aussi gratuites que grossières, commencez donc par assimiler un fait simple : le CESE est une institution constitutionnelle, placée sous l’autorité du président de la République. L’Inspection générale d’État n’y mène aucun contrôle de son propre chef ; elle n’agit que sur ordre explicite du chef de l’État.»
C’est donc, soulignent les partisans de l’ex-PM, «Macky Sall en personne qui a instruit ce contrôle et conférant à ses recommandations une valeur de directives présidentielles. L’ancien président Macky Sall n’aurait jamais raté la présidente Aminata Touré, s’il avait du sérieux entre ses mains».
Aussi d’ajouter : «Vos insinuations ne reposent sur rien, si ce n’est une obstination à vouloir salir là où vous ne maîtrisez aucun des contours institutionnels.»
Quant à Aminata Touré, poursuit Lamine Sène à l’attention de M. Keïta, «vous seriez bien inspiré de mesurer la portée de vos propos avant de vous ériger en juge improvisé. Elle a porté, avec un courage et une rigueur que vous seriez incapable d’approcher, les dossiers Hissène Habré et Karim Wade. Elle n’a jamais fui ses responsabilités et n’a certainement pas attendu vos gesticulations pour répondre, le cas échéant, devant la justice».
Au patron de la CDC, M. Sène et ses camarades de rappeler : ce que vous appelez « mains propres » suppose, d’abord, une intégrité intellectuelle dont vous semblez cruellement dépourvu. On ne prétend pas défendre les institutions quand on n’en comprend ni la nature, ni les règles, ni les procédures.
En vérité, lui font-ils comprendre, «ce qui vous ronge le cœur est connu de tous et vos interventions relèvent moins de l’argumentation que du vacarme. Et si vous souhaitez être pris au sérieux dans un débat républicain, commencez par vous hisser à la hauteur minimale qu’exige la discussion publique : rigueur, vérité et décence.
Et de conclure : « En attendant, vos attaques infondées ne méritent qu’une seule réponse : le silence méprisant de ceux que vous ne parviendrez jamais à atteindre. »
