L’ancien président Macky Sall a engagé une démarche juridique concernant l’affaire de la dette publique non déclarée, estimée à 7 milliards de dollars, qui aurait été contractée durant sa présidence. Par le biais de ses avocats, il a directement interpellé le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir des éclaircissements sur la méthodologie de calcul de ce montant.
Selon nos informations, qui corroborent une révélation du média Emedia, le cabinet d’avocats français FTMS, représentant l’ancien chef de l’État, a adressé un courrier au FMI. Dans cette correspondance, les conseils de Macky Sall demandent à l’institution financière de préciser si son estimation de la dette repose sur un audit interne ou si elle se fonde exclusivement sur des données transmises par l’actuelle administration sénégalaise. Cette dette non déclarée avait été mise au jour après l’arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe gouvernementale.
Pierre-Olivier Sur, l’un des avocats, a indiqué que son équipe a relevé des « erreurs de méthodologie » présumées dans le rapport de la Cour des comptes sur lequel s’appuierait le calcul. Il est notamment reproché une absence de vérification de la fiabilité des informations utilisées. En conséquence, les avocats sollicitent la communication de tous les documents ayant servi de base à l’établissement de ce montant et ont demandé à s’entretenir avec un représentant du FMI pour discuter du dossier. Cette affaire avait contribué à la suspension d’un précédent programme de 1,8 milliard de dollars.
Malgré la tension suscitée par cette découverte, des sources indiquent que le FMI a choisi de ne pas appliquer de sanctions financières immédiates contre le Sénégal. L’institution a plutôt privilégié une approche coopérative, en maintenant le dialogue et en collaborant avec la Banque mondiale pour une nouvelle analyse de la soutenabilité de la dette. Cette démarche contraste avec les mesures plus strictes appliquées dans des cas similaires de dette cachée sur le continent.

