Ce qui s’annonçait comme une simple affaire de vol de téléphones a basculé en un dossier d’“actes contre nature” impliquant quinze personnes à Diourbel. L’affaire débute lorsqu’I. Djitté, 63 ans, présenté comme marabout, dépose plainte après la disparition de trois téléphones portables.
Les réquisitions permettent aux gendarmes d’identifier un suspect. Mais lors de son audition, rapporte Libération, celui-ci propose une toute autre version. Il affirme entretenir une relation intime avec Djitté, qui lui aurait promis de l’argent. Le mis en cause déclare avoir pris les téléphones faute de paiement. L’homme va plus loin en révélant l’existence d’un groupe WhatsApp auquel lui-même et Djitté appartiendraient, et où seraient échangés contenus privés et rendez-vous. En accédant au groupe, les enquêteurs découvrent des messages et vidéos compromettants, impliquant plusieurs membres, dont certains résidant en Gambie.
L’enquête se poursuit avec l’interpellation d’autres personnes liées à ce groupe. Les perquisitions menées à Diourbel permettent de saisir divers objets liés aux pratiques mentionnées.Les perquisitions révèlent des lots de préservatifs, de lubrifiants et, pour l’un des interpellés, O. Diouf, 35 ans, une plaie anale grave. Ce dernier est par ailleurs déclaré séropositif et suivi à l’hôpital régional Au total, quinze personnes ont été arrêtées, dont I. Djité, passé du statut de plaignant à celui de mis en cause, alimentant davantage l’émoi local autour de cette affaire.
Sur l’ensemble des interpellés, 13 ont été placés sous mandat de dépôt, tandis que deux mineurs ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire. Le groupe sera jugé le jeudi 11 décembre devant le tribunal de grande instance de Diourbel. Parmi les prévenus figurent notamment un maître coranique, un marabout et un charlatan.

