A Keur Massar (banlieue dakaroise), « une série d’agressions sexuelles d’une terrifiante régularité » avait tétanisé les populations entre 2018 et 2019. P. M. Cissé, un ancien chauffeur de « taxi clandestin » (clando), présumé auteur de ces actes, est passé aux aveux hier, mardi, au cours d’une audience criminelle. Le procureur a requis 20 ans de prison, en raison de la gravité des faits.
Selon le quotidien « L’Observateur », dans son édition du jour, P. Cissé a d’abord « reconnu » la paternité des cinq (05) viols dont il est accusé, à l’entame du procès. Pour sa défense, il a cependant invoqué une « hypertrophie de la prostate qui l’aurait rendu impuissant », ce qui justifierait l’usage de ses mains dans la commission de ses actes. «Je ne pouvais pas avoir des rapports sexuels, alors j’utilisais mes mains», précise-t-il.
Dans la suite du procès, le père de famille (47 ans, quatre enfants) a ensuite prétendu que « ses victimes le contactaient pour des courses habituelles et qu’il les conduisait à leur demande. Il a nié avoir utilisé un couteau », contrairement aux allégations des victimes.
A l’origine de ce procès, entre 2018 et 2019, des femmes de Keur Massar et de ses environs témoignaient d’attaques sexuelles. « Un chauffeur de taxi clando les détournait de leur trajet, les entrainait dans la forêt Mbao, les menaçait sous la pointe d’un couteau, les violait, puis les dépouillait avant de disparaitre », rappelle la source.
Avant de requérir 20 ans de prison, le procureur a peint le portrait d’un « prédateur » et d’un « maniaque sexuel », pendant que l’avocat de la défense plaidait « une application bienveillante de la loi », estimant que son client n’était pas en possession de toutes ses facultés mentales. La Cour a mis l’affaire en délibéré pour le 06 janvier 2026.

