Si quatre des 56 bébés retirés de la pouponnière «Keur Yeurmandé» ouvert au domicile de Ndella Madior Diouf, à Sacré Coeur, n’ont pas survécu, les nouvelles sont rassurantes concernant les 52 autres. L’Observateur a retrouvé six parmi eux à la pouponnière «Vivre ensemble» de Mbour.
Chez Ndella Madior Diouf, ces bébés portaient des noms de grandes célébrités. Il s’agit de «Ousmane Sonko», «Marième Faye Sall», «Mame Diarra Fam», «Antoine Félix Diome», «Mahammad Boun Abdallah Dione», et «Samba Ndiaye».
«Leurs visages brillent d’une joie pure et contagieuse. En bonne santé, ils rient à plein poumon, sans retenue. Ils se fondent parfaitement dans la masse rassemblée autour d’un jeu improvisé par une dizaine de nounous.», confie la source.
«Bijou Ngoné», «Youssou Ndour», «Samba Ndiobène Ka» et «Maréma» figurent malheureusement dans la liste des six nourrissons ayant perdu la vie dans la structure.
Alerté par un médecin sur «la situation tragique d’enfants qu’on leur amenait régulièrement pour des consultations liées à la malnutrition sévère et à des épisodes de diarrhée», Pape Sarr, le coordonnateur de l’Action éducative en milieu ouvert de Dakar-ville (Aemo), au coeur de la procédure, avait exigé un rapport avant d’actionner «dans les deux jours qui ont suivi tous les services compétents». L’opération sera bouclée par le retrait des enfants de la pouponnière «Keur Yeurmandé», rembobine-t-il.
«Á Gaspard Kamara, les médecins ont relevé beaucoup de pathologies comme la malnutrition sévère, la diarrhée, des vomissements sévères. […]. En tenant compte de la vulnérabilité des enfants, des sites à Dakar, Thiès et Mbour, proches de l’hôpital de Diamniadio, ont été choisis pour [les] accueillir [à leur sortie de l’hôpital]. Sur la base des ordonnances du président du tribunal de Dakar, ils ont été placés le 15 janvier [dernier] par des convois médicalisés avec des ambulances et la sécurité qui sied.»
«L’affaire a créé une onde de choc. On s’est mieux réorganisé. [La preuve], les moyens ont été renforcés pour faciliter toutes les missions nécessaires dans le but d’éviter qu’une situation dramatique ne se reproduise», garantit Sarr.