Si les institutions, notamment le Conseil constitutionnel, ont « tenu bon » face aux tensions, le simple fait d’avoir envisagé et acté le report d’une élection constitue un « mal » démocratique majeur. L’avis est du docteur Babacar Diop, maire de Thiès, dans le cadre d’une conférence sur le thème « Abraham Lincoln, un héros de la démocratie ».
Il estime que ce recul démocratique doit être pris au sérieux, indépendamment du respect formel des procédures.
Interrogé sur la pertinence de faire référence à Abraham Lincoln aujourd’hui, le Dr Diop justifie son choix par le poids symbolique de la date, rappelant que c’est précisément un 15 avril que Lincoln fut assassiné. Il insiste sur la trajectoire du président américain, devenu une figure mythique de la démocratie après sa mort, incarnant des valeurs universelles telles que la justice, la liberté, la dignité humaine et l’unité nationale.
À ses yeux, Lincoln n’était ni un conquérant ni un homme de pouvoir absolu, mais un homme ordinaire, profondément attaché aux principes républicains.
À la question de savoir quel profil devrait avoir un président, l’édile de Thiès répond sans détour : « Un homme politique ne peut pas être un saint. » Il souligne les exigences morales du pouvoir, mais aussi ses limites humaines.
Enfin, sur un ton ironique, le professeur Ibrahima Seck, modérateur de la conférence, interpelle l’économiste Khadim Bamba Diagne, en lui lançant : « Tu diras aux jeunes que lorsqu’ils parleront de ton leader, de dire Ousmane seulement, sans y ajouter ‘mou selmi’… le saint en wolof. »
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