Lors du Débat d’Orientation Budgétaire du 28 juin 2025 à l’Assemblée nationale, le ministère des Finances et du Budget a présenté une actualisation des prévisions macro-budgétaires pour la période 2026-2028. Cette révision, selon le ministre, traduit un ajustement prudent face au contexte économique national et international.
Les ressources globales attendues pour 2026-2028 sont réévaluées à 16 638,7 milliards FCFA, soit une baisse de 363,9 milliards FCFA (2,1 %) par rapport aux estimations d’octobre 2024 contenues dans le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP). Cette diminution résulte d’une anticipation à la baisse des recettes internes et externes, impactant la capacité de financement de l’État.
Dans une démarche de prudence budgétaire, les dépenses totales sont également revues à la baisse, passant de 20 364,3 milliards FCFA à 19 364,4 milliards FCFA, soit une réduction de 999,9 milliards FCFA (4,9 %). Pour 2026, les dépenses sont estimées à 6 213,1 milliards FCFA, contre 6 580,2 milliards FCFA dans la Loi de finances rectificative (LFR) de 2025, représentant une baisse de 367,1 milliards FCFA (5,6 %).
Les dépenses hors Comptes spéciaux du Trésor (CST) diminuent également, passant de 19 648,9 milliards FCFA à 18 546,2 milliards FCFA, soit une baisse de 1 102,7 milliards FCFA. La répartition de ces charges est la suivante : Intérêts de la dette : 3 982,2 milliards FCFA ; Dépenses de personnel : 4 813,1 milliards FCFA ; Biens et services, transferts courants : 5 174,0 milliards FCFA ; Investissements sur ressources internes : 1 046,8 milliards FCFA ; Investissements sur ressources externes : 3 530,1 milliards FCFA.
Les investissements prévus pour la période s’élèvent à 4 576,9 milliards FCFA, dont 77,1 % financés par des ressources extérieures et 22,9 % par des sources internes. Cette forte dépendance aux financements extérieurs souligne les défis de soutenabilité et les limites de la souveraineté budgétaire. Cette actualisation du cadrage budgétaire vise à informer les parlementaires et les parties prenantes sur les contraintes de financement à venir, afin d’orienter les arbitrages pour la loi de finances initiale 2026. Comme le souligne Jean Pierre Malou, « Cette révision s’explique essentiellement par une anticipation à la baisse des recettes aussi bien internes qu’externes, ce qui réduit d’autant, la capacité de l’État à financer ses priorités budgétaires. »
Nous avons pu constater, à travers nos articles précédents sur la forte hausse des recettes fiscales et non fiscales au premier trimestre 2025, l’importance de la surveillance budgétaire et la nécessité d’ajustements réguliers. L’examen du projet de loi de finances rectificative de 2025, suivi en direct par Senego le 28 juin dernier, a également mis en lumière les défis liés à la gestion des finances publiques.