La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) se trouve confrontée à un chevauchement inédit de son calendrier. En effet, le renouvellement de ses instances, prévu pour le mois d’août prochain, coïncide avec le déroulement du CHAN, alors que plusieurs compétitions majeures (CAN, qualifications pour la Coupe du Monde, etc.) sont déjà programmées pour 2025.
Face à cette situation inédite, l’urgence de trouver un consensus apparaît comme un impératif pour assurer la stabilité de la FSF et la réussite du football sur la scène internationale. Les débats et discussions en cours devront permettre de concilier les intérêts des différents acteurs, tout en plaçant l’intérêt de la nation au-dessus des ambitions individuelles. Invité dans l’émission Sports Solutions sur wiwsport dont le théme était « Quels enseignements doit-on tirer du sacre du Sénégal en 2022 pour rebondir en 2025 », Ousmane Thiané Sarr, membre du Comex de la FSF a exposé le problème qui est une conséquence des glissements de dates de la CAF . « Nous qui sommes dans la gestion du football du Sénégal, nous croyons au Manko parce que nous avons vu le résultat positif qu’il peut apporter. Mais cette année 2025 est extrêmement complexe pour deux raisons majeures. La première est que notre mandat va prendre fin au mois d’août. S’il n’y avait pas ce report des compétitions, et le fait qu’on soit sur 6 tableaux, il n’y aurait pas de problème. Mais une compétition majeure pour nous qui est la CAN est programmée en fin d’année. Entre-temps, il y a les qualifications pour la Coupe du Monde en mars et en septembre et le CHAN au même mois d’août, qu’est prévue l’Assemblée Générale élective. Donc, il nous faut un consensus. Les discussions ont commencé parce que l’intérêt de la nation est la reconquête du titre et il nous faut encore être dans l’esprit du Manko Wutti Ndamli. Aucun bras ne sera de trop pour ce travail. Je pense que même ceux qui ne sont pas dans le Manko doivent rejoindre afin qu’on trouve un consensus. »
Augustin Senghor, candidat ? Son collaborateur n’affirme pas mais précise toutefois que rien ne l’empêche de postuler pour un 5e mandat suivant les textes. Sur une possibilité de report de l’AG élective jusqu’après la prochaine CAN qui va prendre fin le 18 janvier 2026, il informe que le sujet n’a pas été discuté en réunion du Comité exécutif.
Invité aussi pour l’émission Sports Solutions commémorant le triomphe du Sénégal à la CAN, Abdoulaye Thiam, rédacteur en chef du Sud Quotidien et président de l’association nationale des journalistes sportifs, apporte également son point de vue sur le consensus qui selon lui, est fondamental. « Si quelqu’un ne peut pas être candidat, qu’il soit avec l’écrasante majorité pour qu’on garde cet esprit du Manko. Si c’est Augustin Senghor ce sera son 5e mandat mais il faudra que tout le consensus souhaité soit d’accord. Si ce n’est pas lui, parce selon moi l’homme providentiel n’existe pas. On entend parler de Cheikh Seck, Abdoulaye Fall, Elimane Lam aussi a déclaré sa candidature. Pourquoi pas Ablaye Sow, Mame Adama Ndour ou encore Mady Touré qui a été candidat. Ils sont tous des acteurs du football sénégalais qui ont des compétences pour diriger la FSF. Mais, à un certain moment, il faut que les gens s’oublient. Moi, ce qui m’intéresse le plus, c’est le programme et l’équipe… Je mets le curseur fondamentalement sur le Manko et je ne leur pardonnerai pas s’ils n’y arrivent pour des intérêts personnels avec ce qu’on a vécu le 6 février 2022. »
Cette prise de parole met en lumière les enjeux liés à la coïncidence des dates entre le renouvellement des instances de la FSF et un calendrier international déjà surchargé. D’un côté, la complexité de la programmation pour 2025 appelle à une organisation sans faille afin de ne pas compromettre les performances de l’équipes national. D’un autre côté, l’insistance sur l’esprit du Manko et l’appel au consensus traduisent une volonté de préserver une continuité dans la gestion du football sénégalais.