Dénoncés par le voisinage, F. Faye, prostituée, et D. Diouf, proxénète, ont été arrêtés par les éléments du commissariat de la Médina. La fille de joie a été surprise «en pleins ébats sexuels avec un client du nom de O. Dia», lors de la descente de la police, à Ouakam, relaye Les Échos. Le journal souligne que le client a été relaxé après son audition, lors de laquelle il a soutenu que «c’est D. Diouf qui l’a mis en rapport avec F. Faye».
Inculpés respectivement pour proxénétisme et prostitution, les deux ont été attraits à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, ce jeudi, 26 décembre. L’homme rejette les faits, affirmant que F. Faye, âgée de 20 ans, «est son amie» et «qu’elle était venue discuter avec lui, ce soir-là, avant que les policiers ne fassent irruption chez lui».
«Les agents ont dit avoir été informés d’une activité douteuse chez moi. Les flics m’ont accusé de lui avoir cherché des clients pour des rapports sexuels tarifés alors que ce n’est pas vrai. […]», se défend-il. Quid de la présence de O. Dia ? Le proxénète s’en mêle les pinceaux.
La fille donne sa version des faits. «Ma soeur atteinte de cancer, je suis allée chez [D. Diouf] pour lui troquer mon Iphone puisqu’elle avait des problèmes pour acheter son ordonnance. C’est là qu’il m’a confié qu’il pouvait me mettre en rapport avec des hommes pour des relations sexuelles tarifées. Une fois là-bas, il m’a mise en rapport avec quatre hommes qui devait me payer après chaque rapport sexuel [la même] nuit. Il m’a remis trois préservatifs», déclare-t-elle.
Faye d’ajouter : «Ce soir-là, j’ai encaissé quatre hommes et [le proxénète] recevait une commission de 2000 F Cfa pour chaque personne. Les policiers ont retrouvé les 20 000 F Cfa avec moi. C’était la somme qui m’a été payée par les [quatre clients].»
Convaincu de leur culpabilité, le Procureur requiert six mois de prison ferme contre le proxénète, assortis d’une amende de 250 000 F Cfa, et un mois contre la prostituée.
«Une déclaration d’une prévenue ne saurait suffire pour entrer en voie de condamnation», proteste l’avocat de D. Diouf, Me Takha Cissé. La robe noire n’a pas eu gain de cause puisque le Tribunal a suivi le réquisitoire du maître des poursuites, signale Les Échos.