Sacré champion d’Afrique avec le Sénégal, Ousmane Diouf a rejoint en cours de compétition le prestigieux club soudanais, Al Hilal où il a découvert pour ses débuts la Ligue des Champions – CAF.
Dans cette interview avec wiwsport, le désormais ex joueur de Teungeuth passé notamment à Casa Sports est revenu en large sur le sacre historique du Sénégal en terre algérienne et son intégration au sein de la formation basée dans la ville de Omdourman.
PEUT-ON CONNAÎTRE VOTRE RESSENTI APRÈS VOTRE SACRE HISTORIQUE EN TERRE ALGÉRIENNE ?
Je commence par dire Alhamdoulilah. Je pense que tout sportif, pour ne pas dire uniquement footballeur, rêve de remporter quelque chose pour son pays. À fort priori d’être parmi la première génération à réussir un tel exploit. Je n’oublie pas le peuple sénégalais qui nous a soutenus du début jusqu’à la fin. C’est une grande fierté d’être champion d’Afrique. C’est immense, en plus de cela j’en sors avec un contrat. Franchement, je ne peux remercier le tout puissant.
QU’EST-CE QUI VOUS A FAIT GAGNER LA FINALE CONTRE L’ALGÉRIE ET DEVANT SON PUBLIC?
On était prêts sur tous les plans : l’arbitrage, le public, la pression… On était conscients de ce qui nous attendait face à l’Algérie et devant son public. Mais je vous assure que jamais on a douté. On savait que quoi qu’il arrive, on rentrerait avec la coupe au sifflet final. Personnellement, j’ai jamais douté, même au moment où on était dans une situation défavorable. J’étais confiant, je me rappelle, je disais à mes coéquipiers de ne pas paniquer. Parce que Papy (NDLR Pape Mamadou Sy) va sortir le tir de Mahious et exactement ce qui s’est passé. Rires… J’ai pris par la suite mes responsabilités d’aller tirer pour mettre à l’abri les joueurs. Grâce à Dieu, j’ai réussi mon coup. Je me suis ensuite dirigé vers Papy pour lui dire de mettre fin à cette séance.
QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ RESSENTI AU MOMENT DE TIRER LE PENALTY SACHANT QUE SI TU RATES, LE SÉNÉGAL PERD LA FINALE ?
Je n’étais pas sous pression, malgré le public, les sifflets et autres. Je suis de nature un bon tireur. J’ai l’habitude, ce n’était pas la première fois. D’ailleurs à Casa Sports, c’est moi qui tirais les penalties. J’étais toujours le premier à aller tirer. Donc au fond de moi, j’étais persuadé que le ballon allait finir sa course au fond des filets. Je n’ai pas eu trop de pression.
QU’EST-CE QUI VOUS A LE PLUS MARQUÉ DANS VOTRE PARCOURS ?
Le fait qu’on a réussi à donner une meilleure image de notre football local. C’était important pour nous. Le football sénégalais a atteint un certain niveau de performance donc son football local devait aussi performer. On a réalisé un doublé (CAN – CHAN), des moments qui resteront à jamais dans les archives du football africain et sénégalais. J’ai adoré aussi le fait qu’on soit les premiers à emmener le trophée du CHAN au pays, c’est immense. Des moments de bonheur qu’on n’oubliera jamais. Je ne pourrais pas décrire ce que j’ai ressenti au moment de brandir le trophée. C’était inoubliable, un grand plaisir. C’est le rêve de tout footballeur.
VOUS AVEZ SIGNÉ VOTRE CONTRAT AVEC AL HILAL EN PLEINE COMPÉTITION, À QUEL MOMENT AVEZ-VOUS COMMENCÉ LES POURPARLERS ?
Honnêtement, les dirigeants de Teungueth et ceux d’Al Hilal ont lancé les discussions à mon sujet bien avant le démarrage de la compétition. Mais c’est grâce à mes bonnes performances et bien sûr au bon niveau affiché par l’équipe que le club a décidé d’accélérer les choses. Tout a commencé à la fin de notre premier match (NDLR contre la Côte d’Ivoire (1-0)). Ils ont fini par trouver un terrain d’entente avec le club de Rufisque. C’est par la suite qu’ils ont commencé à mettre un coup de pression aux dirigeants de Teungueth et même ceux de la fédération sénégalaise de football. Ils voulaient coûte que coûte qu’ils me libèrent. J’avoue que c’était un peu compliqué pour moi, ils n’arrêtaient pas de m’appeler et d’insister auprès de Babacar Ndiaye (Président Teungueth).
C’est d’ailleurs les raisons des soucis notés dans le dossier. Ils ont même voulu que je les rejoigne directement au Soudan. Mais Teungueth n’a cédé à la pression, ils ont insisté sur le fait que je dois d’abord aller au Sénégal voir mes parents. Justement, nous avons noté un imbroglio avec la FSF et CAF après ta signature.
QU’EST CE QUI S’EST PASSÉ RÉELLEMENT ?
Alors, il faut comprendre que c’est pendant le championnat d’Afrique des nations que je devais signer mon contrat avec Al Hilal. Toutefois, ce n’était plus possible de continuer ma compétition avec le Sénégal si jamais j’avais décidé de paraphraser le deal. Ce qui a un tout petit retardé l’échéance parce que je n’étais pas prêt à renoncer au championnat d’Afrique des nations, malgré toute cette pression. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour remercier le président Senghor [Augustin]. C’est grâce à son intervention que la CAF a finie par accepter notre demande. C’est-à-dire de signer avec un club extérieur tout en continuant mon aventure avec mes coéquipiers au CHAN. C’était un très grand soulagement. Je le salue de passage, franchement son aide a été très précieuse. Les rumeurs selon lesquelles il y avait une altercation entre la fédération et les dirigeants sont complètement fausses. Je peux l’appeler un malentendu parce que certains éléments de la FSF pensaient que j’avais décidé de partir alors je n’avais même pas encore signé. On discutait seulement. Je ne sais même pas où ils ont sorti cette information.
VOUS AVEZ RÉCEMMENT REJOINT LE CLUB SOUDANAIS, COMMENT VOS NOUVEAUX COÉQUIPIERS VOUS ONT ACCUEILLI ?
C’est top, en toute honnêteté. J’ai été très bien accueilli. Les dirigeants ont confirmé tout le bien que je pensais d’eux. Les joueurs aussi, ils m’ont tous souhaité la bienvenue. Ils m’ont également félicité en tant que champion d’Afrique. Ils m’ont prouvé qu’Al-Hilal est une famille. J’ai l’impression d’être toujours à Teungueth. Franchement rien à dire, je ne plains pas honnêtement.
VOUS AVEZ DISPUTÉ VOTRE PREMIER MATCH AVEC VOTRE NOUVEAU CLUB, COMMENT JUGEZ-VOUS VOS DÉBUTS ?
Au-delà de l’accueil qu’ils m’ont réservé comme je l’ai expliqué tantôt, je me sens très bien. Ils m’ont accueilli à bras ouverts. Et j’ai eu la chance de faire mes débuts en disputant une compétition africaine [Ligue des champions – CAF]. J’en ressors avec une grande satisfaction. J’ai tout adoré, sur le plan jeu, mental et même spectacle. Malgré notre défaite (battu par Sundowns), je trouve que nous avons une bonne équipe qui est très ambitieuse. Pour ma part, je me suis vite senti à l’aise. Ce qui m’a permis de faire de bonne prestation. C’est mon rôle d’être toujours en forme pour aider mon équipe, je suis là pour ça donc je tâche- rai de remplir mon devoir et de progresser en même temps. Je pense que dans l’ensemble nous avons fait un match correct malgré la défaite.
QUELLE EST LA PROCHAINE ÉTAPE DE LA CARRIÈRE D’OUSMANE DIOUF FRAN- CHIR D’AUTRES PALIERS ?
Je pense qu’on a déjà marqué notre empreinte au Sénégal, surtout avec notre sacre au championnat d’Afrique des nations. Reste désormais à confirmer ailleurs. Je suis actuellement avec Al Hilal au Soudan, je vais continuer à progresser, performer. Je prie pour que la prochaine étape soit une convocation avec l’équipe nationale senior. Pour l’instant, je reste concentré avec mon club.