La Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar a procédé à l’interpellation de cinq individus impliqués dans un vaste système de fraude lié aux registres d’état civil. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écriture publique ainsi que pour fausses inscriptions. L’affaire a été révélée à la suite d’une mise à disposition, par la Direction de l’automatisation des fichiers (DAF).
Selon cette structure, deux officiers d’état civil auraient mis en place, avec la complicité de trois autres personnes, un mécanisme de fausses déclarations de naissance.
Des registres parallèles pour de faux actes
Les enquêteurs ont découvert que les mis en cause utilisaient des registres non cotés, non paraphés, non clôturés par un juge et non authentifiés, en violation flagrante des règles en vigueur. Ces registres parallèles servaient à établir, contre rémunération, de fausses inscriptions de naissance au profit d’individus n’ayant aucun droit.
Au total, 26 registres frauduleux, ouverts entre 1995 et 2024 au centre d’état civil de Thiaroye-sur-Mer, ont été saisis. Les actes frauduleux concernaient plusieurs catégories de personnes : des individus jamais déclarés à leur naissance, des élèves souhaitant s’inscrire aux examens malgré leur âge, des personnes cherchant à rajeunir artificiellement leur état civil ainsi que des individus nés dans d’autres localités, voire dans d’autres pays. Les cinq suspects ont été placés en garde à vue.
La police nationale a assuré que l’enquête suit son cours afin de faire toute la lumière sur l’étendue de ce réseau.