Un atelier de formation et de sensibilisation des journalistes s’est tenu les 12 et 13 décembre sur la préservation du patrimoine routier et la lutte contre l’occupation anarchique des emprises routières. Cette initiative, portée par l’AGEROUTE en collaboration avec la Direction Générale des Infrastructures routières et du Désenclavement, vise à renforcer les acquis du Règlement 14 de l’UEMOA.
Au cours de ces sessions, plusieurs sujets ont été abordés dont l’occupation anarchique de la voirie, en particulier dans la région de Dakar, lors d’une présentation animée par Ibrahima Ndongo. Les données révélées sont alarmantes.
La région de Dakar dispose seulement de 15% de voirie par rapport aux normes mondiales de 35 à 40% ce qui représente 0,28% du territoire national. Elle impacte 50% du parc automobile du pays, affectant 1/3 de la population et englobant 80% des activités économiques, dont le secteur tertiaire est le plus touché.
L’impact est flagrant : sur les 7 200 000 déplacements quotidiens, des millions d’heures de travail sont perdues, soit en moyenne 35 heures par an par habitant, attribuables à la baisse de la vitesse commerciale. Sur le plan sanitaire, cette situation engendre une augmentation des maladies respiratoires et du stress routier. Pire encore, en 2022, les accidents routiers ont causé la mort de 519 personnes parmi les 21 098 victimes.
Circuler à Dakar est devenu un véritable parcours du combattant. L’occupation anarchique de la voirie en est l’une des raisons à cause de la congestion routière. Une réduction de la mobilité qui a sans doute contribué à la ruée vers les deux roues, très en vogue à Dakar avec le phénomène des Tiak-Tiak qui ne se limitent plus aux transports de marchandises. Les autorités ont lancé des opérations de désencombrement pour soutenir, optimiser et sécuriser les flux de circulation, mais la persistance du problème, attribuée à un manque de suivi post-opérations, demeure une préoccupation majeure.
Face à cette situation critique, la nécessité de mesures concrètes et d’une gestion efficace post-opérationnelle s’impose pour atténuer les effets dévastateurs de l’occupation anarchique de la voirie à Dakar.