Alors que le ministère des Finances a formellement démenti, ce 18 juin, l’existence d’un prêt bilatéral de 77 milliards FCFA accordé par la Côte d’Ivoire au Sénégal, Thierno Bocoum, président du mouvement Agir – Les Leaders, invite à déplacer le débat. «Ce n’est pas une rumeur qu’il faut corriger, mais une trajectoire», a-t-il averti dans un communiqué.
L’ancien député et candidat à la présidentielle réagit au tollé suscité par l’annonce, relayée par certains médias, d’un appui financier ivoirien.
S’il prend acte de la clarification fournie par le ministère, qui parle d’une simple opération de levée de fonds sur le Marché des titres publics (Mtp) de l’Uemoa, il insiste : le véritable problème, selon lui, n’est pas l’identité du souscripteur, mais « la fragilité croissante de notre position budgétaire ».
« Quand un État emprunte à plus de 7 %, ce n’est plus la nationalité du prêteur qui importe, mais le prix de sa vulnérabilité », a martelé Thierno Bocoum. Il dénonce une multiplication silencieuse des emprunts à court terme sur les marchés régionaux, dans un contexte marqué par l’absence d’accord avec le Fmi et le tarissement des financements concessionnels.
Pour lui, cette dynamique traduit « une fuite en avant », soulignant que « la dette est mathématique » et que les échéances budgétaires sont inéluctables. «Emprunter cher, c’est rogner nos marges de manœuvre, sacrifier les investissements productifs et nous rendre dépendants d’un refinancement constant, dicté par les marchés », alerte-t-il.
« Corriger les rumeurs est légitime, mais corriger les trajectoires est impératif », conclut-il, appelant à une refonte complète de la stratégie budgétaire nationale, fondée sur la transparence, la maîtrise de l’endettement et le retour à une dette soutenable.
Tags: Endettement Sénégal Réaction Thierno Bocoum