Il était l’un des invités vedettes du Meeting international d’athlétisme de Kaolack. Mais cette fois, Cheikh Tidiane Diouf n’a pas pris le départ. Blessé depuis plus d’un mois, le demi-finaliste du 400 m aux Jeux Olympiques Paris 2024 est venu en spectateur, freiné par une gêne aux adducteurs.
« J’aurais aimé courir, mais cela fait plus d’un mois que je n’ai pas couru en raison d’une blessure », confie-t-il, avec une pointe de frustration. Une situation d’autant plus délicate que Diouf vise une médaille aux Championnats du monde d’athlétisme, prévus à Tokyo du 13 au 21 septembre.
Objectif médaille mondiale
Après avoir fait tomber un record national vieux de 56 ans avec un chrono de 44 secondes 94, Cheikh Tidiane Diouf a prouvé qu’il faisait partie des meilleurs sprinteurs africains de sa génération. « Mon objectif cette année est de participer aux Championnats du monde. Mais pas que, je ne veux pas m’arrêter en demi-finale, je veux une médaille », affirme-t-il avec détermination.
Mais les ambitions de l’athlète sénégalais se heurtent à une réalité bien plus complexe : une préparation instable, marquée par une double casquette difficile à gérer. De retour au Sénégal, Diouf a débuté sa première année comme enseignant. Un quotidien prenant, parfois incompatible avec l’exigence du haut niveau.
« La préparation ne se passe pas comme souhaitée. Je suis au Sénégal et c’est ma première année en tant qu’enseignant. Je suis obligé d’être là pour donner les cours. Et comme je suis tout le temps debout, je peux dire que c’est la raison pour laquelle j’ai mal aux adducteurs. C’est difficile de l’alterner avec les entraînements », explique-t-il.
Un appel aux autorités
Face à cette situation, Cheikh Tidiane Diouf lance un message fort : « Je lance un appel aux autorités pour nous aider. Il faut nous permettre d’aller à l’étranger et pouvoir se concentrer sur l’athlétisme pendant au moins quatre ans. Ici, au Sénégal, ce n’est pas possible. Seulement pratiquer l’athlétisme ne subvient pas à nos besoins. Une médaille d’or olympique est possible, mais il faut se mettre dans les bonnes conditions de préparation. »
Un meeting réussi, un modèle à suivre ?
Présent à Kaolack grâce à Manirou Dembélé, son agent et président de l’Association Athlétisme Sénégal, Diouf a salué l’organisation du meeting : « Il a beaucoup fait pour nous, guidant nos pas dans l’athlétisme. C’est bien organisé et il y a de l’affluence. Il y a des athlètes présents qui sont dans les compétitions internationales, pour dire que le niveau est bon. »
L’athlétisme sénégalais progresse, mais ses têtes d’affiche attendent plus. À quelques mois des Mondiaux, Cheikh Tidiane Diouf garde le cap, malgré les obstacles. Il veut marquer l’histoire. Encore.