Finalement, il n’y aura pas de délibéré ce mardi 25 novembre dans l’affaire d’extradition visant Madiambal Diagne. La Cour d’appel de Versailles a décidé de surseoir à statuer, estimant nécessaire de demander à la justice sénégalaise des compléments d’information avant de poursuivre l’examen du dossier.
Paris sollicite ainsi de Dakar des éléments supplémentaires, que les autorités sénégalaises devront transmettre d’ici le 23 janvier. L’audience a été reprogrammée au 3 février, retardant une fois encore une procédure déjà complexe.
Cette décision prolonge un processus d’extradition désormais à l’arrêt concernant l’homme d’affaires, journaliste et patron du groupe Avenir Communication, réclamé par la justice sénégalaise.
Pour rappel, Dakar a officiellement sollicité son extradition dans le cadre d’une enquête portant sur de présumées rétrocommissions d’environ 21 milliards de francs CFA. L’affaire trouve son origine dans un rapport de la CENTIF, évoquant des transactions suspectes entre les comptes d’une société civile immobilière (SCI) appartenant à Madiambal Diagne et ceux d’Ellipse Projects, une entreprise française active dans la construction d’infrastructures hospitalières en Afrique.
Le 26 septembre dernier, le président du Collège des juges d’instruction financiers de Dakar avait émis un mandat d’arrêt international à son encontre. Cette mesure faisait suite à un incident survenu à l’aéroport international Blaise-Diagne, où Madiambal Diagne avait été brièvement retenu avant de quitter discrètement le pays via Banjul, après un passage à Thiès où il aurait laissé son téléphone chez son marabout, Omar Ibrahima Mbaye.
L’enquête a également conduit à l’inculpation de l’épouse et des deux fils du journaliste, associés au sein de la SCI. Tous trois sont poursuivis pour blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, et ont été placés sous mandat de dépôt au Sénégal. Omar Ibrahima Mbaye a quant à lui été libéré la semaine dernière.
En France, Madiambal Diagne demeure libre, mais reste soumis à un contrôle judiciaire, dans l’attente du verdict de la Cour d’appel de Versailles. Une décision très attendue, qui pourrait sceller son retour forcé au Sénégal.

