Conséquence de la fin de la présence de l’Armée française au Sénégal, décidée par le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, l’ensemble du personnel sénégalais, au nombre de 162, travaillant pour le compte des Eléments français au Sénégal (EFS), sera mis au chômage pour «fermeture définitive des bases militaires françaises» dans notre pays, à compter du 1er juillet 2025.
«Monsieur l’Inspecteur Régional, J’ai l’honneur de vous informer par cette lettre du licenciement collectif de l’ensemble du personnel sénégalais employé par les Éléments Français au Sénégal (EFS).» C’est le Général de Brigade Commandant les Eléments français au Sénégal (EFS), Yves Aunis, qui a ainsi saisi l’Inspection régionale du travail et de la sécurité social (IRTSS) de Dakar pour lui notifier le licenciement collectif, à compter du 1er juillet 2025, de l’ensemble du personnel sénégalais, 162 au total, travaillant pour le compte des EFS, pour «fermeture définitive des bases militaires françaises au Sénégal».
Dans ce courrier daté du 27 janvier dernier et réceptionné à l’IRTSS le 30 janvier 2025, dont l’objet est «Notification de licenciement collectif pour fermeture définitive des bases militaires françaises au Sénégal», dont Sud Quotidien a reçu une copie, le Général de Brigade Yves Aunis justifie cette mesure par la décision des autorités sénégalaises. «En effet, comme indiqué lors de ses allocutions du 28 novembre 2024 et du 31 décembre 2024, le président de la République du Sénégal a décidé la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025». Et d’ajouter : «Cela inclut donc la fermeture des bases militaires françaises».
En perspective de l’effectivité de cette décision, le Général de Brigade Yves Aunis, qui a annexé à sa lettre «la liste des 162 personnels employés sous contrat à durée indéterminée par les EFS, incluant 12 délégués du personnel titulaires et suppléants, prévus d’être licenciés au 1er juillet 2025», en appel à «bénéficier de l’accompagnement» de l’Inspection régionale du travail et de la sécurité sociale, «y compris pour les éventuelles autorisations nécessaires, dans cette situation de force majeure qui s’impose aux EFS».
Déjà, en mi-janvier, une autorité militaire française avait annoncé la couleur, déclarant que la France compte fermer à l’été 2025 ses bases miliaires permanentes au Sénégal et dans les autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. «Aujourd’hui on est dans une phase de dialogue pour la mise en œuvre du retrait des éléments français du Sénégal. Ce que je peux dire c’est qu’il n’y aura plus de base militaire française permanente au Sénégal à l’été 2025. Notre volonté c’est qu’il n’y ait plus un drapeau français sur une emprise militaire au Sénégal à cette date. Nous allons, en fonction des attentes des autorités, continuer à coopérer comme le font les autres pays», a indiqué cette source militaire dans l’APS, le 17 janvier 2025, insistant sur le fait qu’il n’était plus besoin pour la France de disposer d’une base militaire permanente sur le sol sénégalais.
PLACE DESORMAIS A UNE NOUVELLE DOCTRINE DE COOPERATION EN MATIERE DE DEFENSE ET DE SECURITE…
Auparavant, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré, le 31 décembre dernier, dans un message à la nation, «la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025». «J’ai instruit le ministre des Forces Armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025», avait dit le président Diomaye Faye fixe, précisant que «Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée».
Cette annonce confirme une précédente sortie, lors d’un entretien avec l’AFP et France 2, le 28 novembre 2024, en prélude à la commémoration de la Journée du Tirailleurs Sénégalais le 1er décembre dernier. Elle s’inscrit également dans le sillage d’un premier jalon posé dans ce sens par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui, en 2010, avait amorcé une rupture symbolique en demandant la fermeture des bases militaires françaises à Dakar. C’est ainsi que, entre autres, le camp de Bel-Air a été «rétrocédé» par les Forces françaises. Même si un groupe réduit, sous l’appellation de EFS, est resté à la base militaire française de Ouakam et que notr pays a servi de d’appui à l’Armée française dans la cadre de ses opérations contre le terrorisme au Sahel, notamment sous le règne de l’ancien président de la République, Macky Sall. Ce départ intervient aussi après que l’Armée française a été contrainte de quitter le Mali, au terme d’une dizaine d’années de présence dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et de se retirer du Burkina Faso, du Niger et dernièrement du Tchad. En outre, dans son discours de nouvel an, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a, à son tour, annoncé le passage sous commandement ivoirien de la base militaire française dans son pays incessamment.
I.DIALLO