Le voile est enfin levé sur la mort d’Ousmane B, menuisier-ébéniste retrouvé pendu dans la forêt classée de Boune (dans la commune de Yeumbeul Nord ), dans la nuit du 20 au 21 septembre. Victime d’une sextorsion menée par des cybercriminels sur les réseaux sociaux, la victime a choisi de mettre fin à ses jours, accablée par la honte, la ruine et la dépression.
Le corps du défunt a été découvert à l’aube du dimanche 21 septembre, pendu à un anacardier. Rapidement, des spéculations ont circulé, certains ont avancé la thèse d’un meurtre maquillé en suicide. Mais selon les confidences de sa famille, notamment de son oncle, Ousmane était confronté à une situation d’une extrême complexité. Il était la cible d’une bande de cybercriminels, a souligné le journal L’Observateur dans sa parution de ce jeudi.
Très actif sur les réseaux sociaux, l’homme avait fait la connaissance sur Facebook d’une personne se présentant comme une jeune fille. Leur relation virtuelle, d’abord amicale, a rapidement dégénéré en échanges de photos et vidéos à caractère sexuel. Ousmane, convaincu de converser avec une femme, a accepté de partager des contenus intimes, sans savoir qu’il s’agissait en réalité d’un homme derrière le faux profil.
Le piège s’est refermé lorsque les cybercriminels l’ont menacé de divulguer ses photos et vidéos s’il ne versait pas d’argent sur un numéro fourni. Sous la pression et craignant pour sa réputation, Ousmane a commencé à payer, mais chaque retard ou hésitation renforçait la pression des maîtres-chanteurs. Peu à peu, il s’est retrouvé ruiné, endetté et isolé, abandonnant son travail pour rester auprès de sa mère malade, clouée au lit, a détaillé le quotidien d’information.
Dans ce climat de tension, le menuisier-ébéniste s’est confié à son oncle, également son employeur. Ensemble, ils ont choisi de garder le secret sur la sextorsion, espérant trouver une solution. Mais la situation s’est aggravée. La victime a commencé à ressentir des troubles physiques, affirmant être devenu impuissant, ce qu’il a attribué au stress et à la dépression provoqués par les cybercriminels.
Acculé, désespéré et honteux à l’idée que ses photos intimes soient diffusées à sa famille, ses amis et ses voisins, la victime a choisi la solution extrême.
Dans la nuit du samedi 20 septembre, il a quitté sa chambre avec un drap pour se rendre dans la forêt classée de Boune et s’est pendu à un anacardier. La maladresse de sa tentative a laissé planer des doutes sur les circonstances de sa mort, mais l’enquête de la police, appuyée par les témoignages familiaux, a confirmé la thèse du suicide, a confirmé la même source.