La France a refusé de délivrer un visa au président de l’Académie nationale des Sciences et Techniques du Sénégal (ANSTS). La révélation est de l’ancien ministre Pape Abdoulaye Seck qui s’est adressé au consul général de France à travers sa page Facebook. Un refus qui passe mal auprès de l’ancien qui y trouve « une humiliation inacceptable pour la science et pour le Sénégal. »
Le président de l’ANSTS, selon Seck, était invité pour faire une communication scientifique dans le cadre d’une rencontre internationale.
« Ce refus est difficilement excusable. Il constitue un geste d’un autre âge, empreint d’une condescendance qu’on croyait disparue. Empêcher un scientifique de cette envergure – ancien Directeur général de l’ISRA, ancien haut fonctionnaire à la Banque mondiale, pilier de la coopération scientifique internationale – d’accomplir sa mission intellectuelle, c’est s’attaquer à l’idée même de coopération scientifique », s’indigne Pape Abdoulaye Seck.
Pour lui, ce refus est un mauvais signal pour tous les scientifiques africains, un mépris pour leurs connaissances qui ne vaudraient pas un déplacement. Pape Abdoulaye Seck s’interroge sur la pertinence du dialogue scientifique et de la coopération académique, face à un acte pareil.
L’ancien ministre refuse que cette mesure soit réduite à des considérations administratives. « Ce refus de visa n’est pas seulement un acte bureaucratique. C’est un acte éminemment politique. Il porte atteinte à la dignité de la science, à la liberté académique et à la reconnaissance du mérite. C’est une décision grave qui éloigne la France de l’Afrique scientifique! », s’offusque-t-il.
Joignant sa voix à d’autres, Pape Abdoulaye Seck exige « des explications claires et des correctifs immédiats ».