Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, a apporté des éclaircissements sur les retombées économiques que le Sénégal peut espérer de l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières.
Selon lui, trois contrats sont actuellement en cours : le projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim) axé sur le gaz, en partenariat avec BP, Kosmos Energy et la Mauritanie, représentant un investissement de 4 879 milliards de francs CFA ; le projet Sangomar, dédié au pétrole, mené avec Woodside, pour un montant de 3 800 milliards de francs CFA ; et enfin, le contrat plus ancien relatif au gaz de Gadiaga, porté par Fortesa.
S’agissant du projet GTA, le ministre indique sur la Rts que bien que le gaz ait déjà commencé à être extrait, aucune vente n’a encore été réalisée à ce jour. La première exportation est attendue sous peu. Le contrat prévoit une allocation de 70 millions de pieds cubes standards par jour de gaz naturel, répartis à parts égales entre le Sénégal et la Mauritanie (35 MMscfd chacun).
Toutefois, ce volume ne suffirait, selon lui, qu’à alimenter une centrale électrique d’une capacité de 250 mégawatts, ce qui reste insuffisant pour répondre pleinement aux besoins énergétiques du pays. C’est pourquoi des discussions ont été engagées entre l’État du Sénégal, Petrosen, BP et Kosmos, en vue d’augmenter ce quota à 300 MMscfd. Ces négociations sont en cours, mais restent difficiles.
Concernant le projet Sangomar, le ministre a souligné que les prévisions initiales tablaient sur une production de 11 millions de barils entre le 11 juin et le 31 décembre 2024. Finalement, 16 millions de barils ont été réceptionnés, dépassant les attentes. Comme dans tout contrat pétrolier classique, 75 % de cette production est destinée à rembourser les coûts d’investissement, une phase appelée le cost oil. Les 25 % restants, appelés profit oil, sont ensuite partagés entre les partenaires : Woodside reçoit 64,6 %, Petrosen 14,8 % et l’État du Sénégal 20 %.
Ces chiffres montrent à quel point les enjeux autour du pétrole et du gaz sont à la fois stratégiques et complexes, et combien la capacité du Sénégal à bien négocier et à sécuriser ses intérêts dans ces projets est cruciale pour en maximiser les bénéfices à long terme.