Invité sur le plateau de Seneweb, le député Guy Marius Sagna a clarifié la polémique autour des soutiens financiers accordés aux députés durant le Ramadan. Contrairement aux rumeurs, ces fonds ne proviennent pas du président de l’Assemblée nationale, mais du groupe parlementaire de Pastef. Qu’on les qualifie d’« appui spécial », d’« aide sociale » ou autrement, pour Sagna, il s’agit clairement de « Soukarou Cor », une pratique qu’il juge incompatible avec la rupture prônée par son parti.
Le député rappelle qu’au cours de la 15? législature, le 12 mars 2025, une aide similaire avait été distribuée aux parlementaires sous un autre intitulé. « Peu importe le nom, dans le contexte du Ramadan, c’était du Soukarou Cor », a-t-il affirmé. Il trouve cette pratique d’autant plus choquante que, au même moment, les jeunes du Service civique national attendaient sept mois d’arriérés de salaire. Sagna dit avoir dénoncé cette situation en saisissant par écrit le Premier ministre et en alertant ses collègues sur l’incohérence entre les discours de rigueur budgétaire et ces pratiques. « Si le gouvernement exige des citoyens de se serrer la ceinture, il est inacceptable que ministres et députés, bien rémunérés, refusent de donner l’exemple », a-t-il fustigé.
Face aux accusations d’« agenda caché », Sagna réaffirme sa fidélité à ses principes et à l’éthique. Il révèle avoir été approché, avant la dernière élection présidentielle, pour être un potentiel candidat à la magistrature suprême en cas d’incertitude sur la candidature d’Ousmane Sonko. « J’avais posé une condition : être président six mois seulement pour organiser des élections », confie-t-il.
Son combat, insiste-t-il, vise à préserver la crédibilité des autorités, des institutions et de Pastef. Il assume pleinement sa posture critique, sans remettre en cause les efforts de rupture de l’Assemblée. Concernant la double indemnité perçue en tant que député du Sénégal et de la CEDEAO, Sagna précise qu’il dénonçait déjà cette pratique avant son élection à la CEDEAO. Pour lui, il ne s’agit pas d’une question personnelle, mais d’un enjeu de cohérence et d’intégrité dans l’exercice des fonctions publiques.
Enfin, Sagna appelle à dépasser les attaques individuelles pour s’attaquer aux pratiques héritées du passé, incompatibles avec un Sénégal aspirant à la rupture, à la transparence et à l’éthique.
Tags – Guy Marius Sagna Soukarou Cor