L’ancien défenseur international sénégalais Habib Beye n’a pas tardé à imprimer sa marque sur le banc du Stade Rennais en ligue 1 française.
Fraîchement nommé à la tête du club breton, il devient l’un des rares techniciens africains à prendre les rênes d’une équipe évoluant dans l’un des cinq grands championnats européens.
À 47 ans, Beye, qui a été un cadre du Sénégal lors de son âge d’or, a entamé son mandat de la meilleure des manières. Avec deux victoires consécutives en Ligue 1, il a rapidement trouvé les clés pour relancer Rennes, insufflant une nouvelle dynamique à un collectif en quête de stabilité.
Cette entame réussie l’inscrit déjà dans l’histoire du club, puisqu’il devient seulement le troisième entraîneur à remporter ses deux premiers matchs sur le banc rennais, rejoignant ainsi Kalman Szekany (1932) et Julien Stéphan (2018).
Un technicien qui s’impose par ses idées
Avant d’arriver à Rennes, Habib Beye s’était forgé une belle réputation sur le banc du Red Star en National. Sous sa direction, le club de la région parisienne a affiché une identité de jeu claire, basée sur un pressing haut, une solidité défensive et une gestion rigoureuse des temps forts et faibles. Son passage au Red Star lui a permis de démontrer ses qualités de meneur d’hommes, tout en affinant ses principes tactiques.
Son approche méthodique et son exigence l’ont naturellement conduit à saisir cette opportunité en Ligue 1. Arrivé dans un contexte où Rennes cherchait un nouveau souffle après des résultats en dents de scie, Habib Beye a rapidement su fédérer son groupe autour d’un projet de jeu ambitieux, en misant sur une défense bien en place et une attaque rapide en transition.
“Un digne représentant pour le Sénégal et l’Afrique”
Conscient de la portée symbolique de son ascension en tant qu’entraîneur africain dans une grande ligue européenne, Beye assume pleinement ce rôle de pionnier. Il sait que son succès pourrait ouvrir des portes à d’autres techniciens du continent, encore trop peu nombreux à exercer à ce niveau.
« Nous avons un continent rempli de talents qui brillent en permanence, » a-t-il confié à AfricaSoccer.com. « Les valeurs qui m’animent me viennent de mon père, et aujourd’hui, je suis un digne représentant de la France, du Sénégal et de toute l’Afrique. »
Son parcours illustre la lente mais progressive reconnaissance des entraîneurs africains en Europe, dans un milieu où les joueurs issus du continent sont nombreux, mais où les techniciens peinent encore à se faire une place.
De joueur respecté à entraîneur ambitieux
Ancien latéral droit élégant et rugueux à la fois, Beye a laissé une empreinte durable durant sa carrière de joueur, notamment à l’Olympique de Marseille et à Newcastle United. Avec les Phocéens, il a été capitaine et s’est imposé comme un leader naturel, avant de s’exporter en Premier League, où il a rapidement gagné le respect par son engagement et sa régularité.
Sa reconversion en tant qu’entraîneur n’a pas été improvisée. Consultant avisé sur les plateaux de télévision, il a pris le temps de se former avant de sauter le pas sur le terrain. Son passage au Red Star a été un véritable laboratoire d’apprentissage, où il a posé les bases de son style de management et de ses principes de jeu.
Un avenir prometteur à Rennes
Alors que Rennes ambitionne une qualification européenne en fin de saison, l’impact immédiat du Sénégalais suscite déjà un vif enthousiasme chez les supporters et les dirigeants. Son approche pragmatique et son discours mobilisateur semblent avoir redonné confiance à un groupe en quête de repères.
S’il parvient à maintenir cette dynamique et à confirmer sur la durée, il pourrait bien s’inscrire comme un acteur majeur du renouveau des entraîneurs africains sur le Vieux Continent. Son parcours est scruté avec attention, et son succès pourrait être le premier pas vers une plus grande représentation des techniciens africains dans les plus grandes ligues européennes.