Qui croire entre K. Diop et M. Kébé ? Pour soigner des maux de tête chroniques, la première était partie voir le second, qui se décrit marabout-star sur TikTok. «Après consultation, rembobine ce dernier, je lui ai remis des bains mystiques. Au moment de régler les frais, elle m’a fait savoir qu’elle n’avait pas d’argent. Elle m’a proposé de payer en nature.»
M. Kébé jure avoir rejeté l’offre de paiement. Se sentant vexée, poursuit-il, la dame aurait juré de se venger en ternissant son image, notamment sur les réseaux sociaux. «Elle a mis ses menaces à exécution. J’ai été arrêté le lendemain des faits.»
M. Kébé livrait ainsi sa version à la barre de la chambre criminelle de Dakar où il était jugé, mardi dernier, pour viol et charlatanisme. Mais son récit prend le contrepied de celui de K. Diop servi à l’enquête préliminaire.
«J’étais venue pour soigner mes maux de tête. Mais dès qu’il m’a vue, il m’a fait savoir que j’étais possédée par des djins, que je devais m’en débarrasser avant qu’ils me tuent», affirme la plaignante dans sa plainte à laquelle elle a joint un certificat médical attestant de lésions hyménales récentes.
L’Observateur, qui a assisté au procès, rapporte que K. Diop affirme que M. Kébé a abusé d’elle après «l’avoir hypnotisée avec des incantations». «Il a introduit sa main dans mon sexe car, selon ses dires, il doit faire sortir un liquide», détaille la plaignante.
Considérant que l’accusé est coupable, le procureur a requis dix ans ferme. «Le certificat médical à lui seul ne peut pas prouver la culpabilité de l’accusé. Il faut l’acquitter purement et simplement», s’est opposé l’avocat de la défense. Délibéré : le 15 avril prochain.