Officiellement sacrées ce jeudi après le forfait de l’USPA, les Aigles de la Médina décrochent leur quatrième titre national, le deuxième d’affilée. Arrivée en cours de saison à la 11ᵉ journée, l’entraîneure Soukéye Cissé a su maintenir l’équipe sur le chemin du succès. Dans cet entretien exclusif accordé à Wiwsport, elle revient sur les moments clés de la saison, les ambitions pour la Ligue des champions féminine de la CAF qui se jouera cette année au Sénégal, ainsi que sur l’évolution du football féminin local.
Comment vivez-vous ce nouveau titre, qui semble acquis avec le forfait de l’USPA ?
RIRES… On est très contente et reconnaissante. J’ai trouvé ici une équipe avec un bon niveau, et Dieu m’a permis de maintenir ce niveau jusqu’à remporter à nouveau le championnat. Garder notre titre, c’est vraiment quelque chose de grandiose.
Quel a été, selon vous, le moment le plus décisif de la saison ?
Je dirais que notre victoire contre JOG [NDLR : 3-2] a été un véritable tournant. Ce succès nous mettait en position de pouvoir sceller le titre dès aujourd’hui face à l’USPA, à condition de bien négocier ce match. Finalement, elles ne se sont pas présentées, heureusement pour nous, et j’espère que le forfait sera confirmé. Franchement, le parcours a été très difficile, car chaque match ressemblait à une finale. Il nous reste encore deux rencontres, et notre objectif est de terminer en beauté. On n’a pas droit à l’erreur.
Comment expliquez-vous le fait d’être championnes à deux journées de la fin ?
Déjà, on a un très bon effectif. On est aussi une équipe ambitieuse et surtout très régulière. Plusieurs de nos joueuses forment l’ossature de l’équipe nationale, ce qui montre que les meilleures sont ici. À un moment donné, on avait perdu la première place au profit de Bambey. Il fallait aller les battre chez elles, et on l’a fait. Ensuite, elles ont fait quelques faux pas, et on a su en profiter pour creuser l’écart. Comme tu l’as dit, c’était un vrai marathon, mais on a su faire le job.
Quelle est la suite après ce titre ?
On va maintenant jouer les préliminaires de la Ligue des champions. C’est une étape importante pour se qualifier à la phase de groupes. On va se concentrer sur cette campagne, car l’objectif est de retrouver la Ligue des champions, et pourquoi pas aller jusqu’au bout. En plus, ça va se jouer au Sénégal, donc on sera chez nous. On fera tout pour qualifier l’équipe, comme l’année dernière.
Peut-on s’attendre à des renforts pour la Ligue des Champions ?
Pour le moment, ce n’est pas prévu. Quand on amène de nouvelles joueuses, elles doivent s’adapter à notre système. Aujourd’hui, notre jeu est bien huilé. Les filles ont l’habitude de jouer ensemble, il y a une vraie cohésion. Peut-être qu’on recrutera pour le championnat de l’année prochaine, mais pas pour cette Ligue des Champions.
Quel regard portez-vous sur le niveau du championnat sénégalais ?
Ce qui s’est passé récemment ne donne pas une bonne image, comme si on avait reculé. Quoi qu’il arrive, il faut venir jouer les matchs. Le terrain doit trancher, peu importe les soucis internes. En dehors de ça, je trouve que le championnat progresse. Les clubs évoluent, les filles aussi. Dakar Sacré-Cœur, par exemple, est une équipe très jeune, composée de filles âgées de 16 à 20 ans. C’est la même chose pour d’autres clubs comme Bambey. Les équipes se réorganisent, intègrent de jeunes talents, et je pense que le football féminin sénégalais a un bel avenir.
En tant que membre du staff de l’équipe première du Sénégal, comment voyez-vous le tirage au sort de l’UFOA ?
C’est un groupe très relevé. On a des équipes voisines comme la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée Conakry. Je connais certaines de leurs joueuses, on suit aussi leurs championnats. D’ailleurs, plusieurs Guinéennes jouent ici, au Sénégal. On sait que ce ne sera pas facile, mais on ira avec l’objectif de garder notre titre. On a été sacrées lors des deux éditions précédentes organisées ici, et on espère décrocher une troisième couronne.