L’Alliance Pour la République (APR) « appelle le peuple sénégalais à manifester pacifiquement le 2 avril devant l’Assemblée nationale. » Ce, dans le but de « s’opposer à la loi d’interprétation de l’amnistie. » Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de son Secrétariat Exécutif National (SEN) le 20 mars, le parti dénonce « une manœuvre politique visant à diviser les Sénégalais et à remettre en cause le rôle des Forces de Défense et de Sécurité lors des récentes violences politiques. »
Concernant la loi d’interprétation de l’amnistie, l’APR accuse le parti Pastef de vouloir « détourner l’esprit du texte initial », conçu en mars 2024 par l’ex-président Macky Sall dans une volonté de réconciliation nationale. « Si Pastef veut revenir sur cette loi, il n’a qu’à l’abroger purement et simplement », martèle le SEN dans la note parvenue à PressArfik, en rejetant toute tentative de réinterprétation.
L’ancien parti au pouvoir estime que cette loi « cherche à exonérer les commanditaires des violences politiques » tout en « jetant le discrédit sur les forces de l’ordre », qui, selon le parti, « ont agi dans le strict respect des principes de légalité, de nécessité et de proportionnalité ».
Mobilisation et revendications
En plus de l’appel à la manifestation du 2 avril, le SEN de l’APR « réaffirme son soutien aux Forces de Défense et de Sécurité. Exige la libération des détenus politiques (Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye). Appelle le FDR (Front Démocratique Républicain) à organiser une mobilisation nationale contre cette loi. Et organisera des visites auprès des familles religieuses pour les sensibiliser à la situation politique actuelle. »
En plus de cela, la nouvelle opposition a fustigé les déclarations du ministre et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré. Ce dernier a affirmé que « Mouhamadou Moustapha Ba a avoué une falsification des chiffres avant d’être tué », des propos jugés « graves et irresponsables » par l’APR. Ainsi, le SEN demande « une convocation immédiate de M. Sarré par le procureur » afin qu’il « apporte les preuves de ses déclarations », rappelant qu’en décembre dernier, des propos similaires avaient valu au journaliste Adama Gaye « une garde à vue et un procès ».