Un pacte de stabilité social a été signé la semaine dernière entre le gouvernement, les organisations patronales et les centrales syndicales. Cette entente tripartite a pour but de calmer le front social pour une meilleure productivité. Hier en conseil des ministres, le président qui semble tenir à ce pacte « a rappelé aux différentes parties prenantes l’impératif de respecter et de faire respecter les engagements consignés et de procéder à la finalisation des plans d’action y afférents, ainsi qu’à l’évaluation périodique conjointe de l’état de leur application globale et sectorielle ».
Pourtant, le pacte a été dénoncé, sitôt signé. La FGTS/B figure parmi les premières organisations à prendre le contrepied des signataires. Mballo Dia Thiam et Cie dénonce un abandon et une trahison des travailleurs licenciés. Pour cette centrale, le pacte a été signé sans que les préoccupations des syndicats de branche ne soient prises en charge.
Comme pour donner raison à la FGTS/B, le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) dit ne pas être concerné par ce pacte qui, à ses yeux, n’est pas inclusif. « Le pacte ne répond pas à nos attentes », affirme le Sytjust.
Pendant ce temps, les syndicats de l’éducation dont les plus représentatifs ne sont affiliés à aucune centrale ne cessent de dénoncer des manquements dans la gestion du ministère de l’Éducation. Et il est clair que d’autres syndicats vont se signaler dans les jours et semaines à venir. D’ailleurs, des organisations comme le Front syndical de défense du travail (FSDT) avaient exprimé leur refus avant même la signature du pacte.
Attention à une tempête syndicale !
En vérité, ce pacte de stabilité social ne repose sur aucun socle. L’État a signé avec de vieux retraités totalement coupés du monde du travail. Les nouvelles autorités doivent avoir le courage et la lucidité de comprendre que ces centrales syndicales ne sont plus représentatives de la population active du Sénégal. Le pacte dit national ne stabilise que le statut social de vieux retraités totalement illégitimes.
Dans une chronique publiée le 9 janvier dernier et intitulée ‘’Pacte social : Diomaye Faye recopie les erreurs de Macky Sall’’, nous attirions l’attention sur les risques de signer un nouveau pacte qui ne servirait à rien. Dans cette chronique, nous écrivions ce qui suit :
« C’est à se demander si le chef de l’État a fait le bilan des pactes sociaux signés par le régime précédent avec les centrales syndicales. Le président Faye est parti pour répéter les erreurs de Macky Sall en matière de dialogue social. En effet, durant ces deux mandats, le président Sall a signé des pactes sociaux avec les centrales syndicales. Certes, cela lui a permis de rendre amorphes lesdites organisations, mais ça n’a jamais apaisé le front social. Au contraire, il s’est retrouvé avec des grèves dans tous les secteurs ».
Malheureusement, le régime actuel semble n’avoir pas tiré les leçons de cette expérience. Hier en conseil des ministres, le chef de l’État « a magnifié ce consensus social remarquable basé sur la vérité, la transparence et le sens des responsabilités des parties prenantes (gouvernement, patronat, syndicats) ». Il va vite déchanter !
Lorsque les syndicats sectoriels commenceront à déposer des préavis de grève et à initier des mouvements d’humeur, Bassirou Diomaye Faye comprendra qu’il a pactisé avec des vieux partis à la retraite depuis plus de 10 ans et qui depuis bientôt 30 ans dirigent des organisations faitières qu’ils ont fini par fossiliser.
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